C’était une pièce noir, opaque, sans aucun trait de lumière. Seul un râle rompait le silence par intermittence, lancinant, larmoyant. On entendait le bruit du métal racler contre le mur, on devinait les chaînes qui retenaient captives un corps racrapoté de douleur.

Tic

Le son d’un éclat d’acier qui tombe au sol sonna la fin des gémissements, laissant une peur poisseuse prendre tout l’espace de la pièce et se repaître de ce calme retrouver.  Le temps s’étira, infini, dans ces ténèbres d’où ne perçait aucune vie jusqu’à ce que la brûlure des plaies se réveillent, que la paralysie des membres brisés foudroient et que la cassure de l’esprit devienne insoutenable, brisant la barrière des lèvres asséchées qui retenaient son souffle.

Les sanglots s’échappèrent de la créature prisonnière, plus forts et portés par une terreur ravivée. Suivi d’une série de paroles annonée dans sa langue qui était réputé magnifique, mais tremblante et apeurée, elle ressemblait à toutes les autres. Puis elle échappa un glapissement quand l’ombre ambiante se divisa et se stria, laissant à peine la lumière d’un jour terne percer, dévoilant le décors d’une usine abandonnée. Comme un store vénitien, les ombres étaient maintenant fendu par des traits de lumières verticaux. Au centre de la pièce, la silhouette du Rédempteur observait sa proie. Faite d’un bleu saphir, sa peau était parsemée d’impact violet et ses yeux blancs se jetait dans des direction hasardeuse, terrifiés.

A la gauche de son gibier, un corps similaire quoiqu’un peut plus épais était également accroché par des chaînes au mur et avait prit une teinte verte céladon, commençant à couler en filament translucide sur le sol bétonné. Même destin pour celui à sa droite. Les pas de Gorr raisonnait contre le sol humide et il approchait d’un pas ferme qui raisonnait contre les murs froid des lieux. Il était une ombre d’un noir pure et se découpait à peine de l’atmosphère lugubre. Quand il s’exprima, la voix à travers son masque se paraît d’un accent mécanique.

« - Si vite abandonné. Même pas un regard quand ils t’ont laissés. Juste leurs suppliques auxquelles il était si facile d’accéder, en y mettant un peu de bonne volonté. » Le masque de Gorr se rapprochait du visage de la déité qui eu un mouvement de recule incontrôlé « Ils m’ont récité leur histoire et à la dernière page, celle qui clos l’épopée qui nous intéresse aujourd’hui, ils ont enfin pu accéder au soulagement du noir. » Noir se recroquevilla sur ses épaules à ses mots, en attente de son prochain repas. « Tu peux les rejoindre, je peux mettre fin à ton existence abominable et révoltante. Ou noir peut nous envelopper, et nous pouvons continuons là où nous en étions hier. » La captive pleurait plus fort, plus pitoyable mais ne cédait pas malgré sa miséricorde.

D’un mouvement de main, Gorr emprisonna la lumière dans les filets infranchissables de Noir et la pièce redevint d’une opacité parfaite. Seul la voix du Rédempteur raisonnait, partout à la fois.

«-Les paupières arrachées. » Une nécrolame effleura l’oeil à vif de la déesse qui poussa un cri perçant et  essayait de ne faire qu’un avec le mur en se tracassant contre lui. « La plante des pieds epluchées. » Cette fois la lame s’enfonça dans la croûte qui s’était formé sous les pieds à vif de la prisonnière qui faisait claquer les chaînes comme une démente en se débattant. « Langue brûlée. » La déesse serra les dents à les en faire crissé.  « Juste un tout petit échantillon de ce qu’il est possible de faire. Découvrons le reste. » Le grognement des chiens étaient impossibles à localiser et quand un aboiement plus fort que les autres retentit, elle hurla et céda.

« -Je vais vous conter ce que vous souhaitez ! Ce que vous souhaitez… Je vais… Je vais... »

Les sons infernaux cessèrent et l’ombre se dissipait, laissant percer par les grandes fenêtres de l’usine plus de lumière qu’il n’y en avait eu au cours du dernier mois. Comme un message d’espoir. La déité, se demandait si il resterait inscrit dans ses yeux écarquillés pour l’éternité.

Les ténèbres s’étaient enroulés autour du cou de Gorr qui se tenait toujours à la même place. Il s’accroupit d’un mouvement bestial et posa son menton sur son poing avant de s’exprimer. Tout ces efforts pour une vengeance. Oui. Mais une vengeance pour une humiliation insoutenable, dont la magie courrait encore dans ses veines.

«-Bon choix, même si tu ne mérite pas cette chance. Le dieu des histoires heureuses m’a conté sa version de l’histoire. Assez médiocre. Le dieu des histoires tristes m’en a servi une autre. A peine mieux. Maintenant je veux que tu me conte ta version de l’histoire. Déesse des histoires ambiguës, dis moi tout. Toi qui connait chaque histoire qu'on se raconte et qui tisse une histoire pour chaque être. Dis moi tout sur l’histoire de Loki. »