1er Novembre 2020.Tout a commencé avec un soupçon de subtilité, comme une litanie distraite séjournant en contrebas de votre attention mais progressivement le
bruit des cloches qui tintamarrent s'est mué en capharnaüm. Ce qui n'était pour commencer qu'une impression, que quelques notes ci et là, s'est changé en orchestre infernal, il est maintenant impossible d'échapper une seconde à ces cloches qui carillonnent dans votre esprit sans s'atténuer ou discontinuer - pire dès lors que vos paupières retombent c'est une nuée de costumes bariolés de couleurs qui tournoient et louvoient anarchiquement dans vos songes. Hallucinations sonores et visuelles qui enlisent vos pensées cohérentes.
Vous êtes invités à une célébration, un esprit joueur vous le matraque comme un rappel tordant,
la Tour de l'Horloge est l'endroit qui émet ces maux dansants, vous le sentez, vous décidez après délibérations plus ou moins longues, de répondre à cet appel invasif - pour le faire taire, pour comprendre, pour vous libérer. Qu'importe vous y voilà, finalement.
Autour de vous se trouvent d'autres infortunés, d'autres convives enrôlés et ensemble, sans pouvoir délibérer face à l'ampleur tonitruante du bruit qui lèse votre raison, vous entrez dans l'antichambre de la folie.
Vous pénétrez dans le rez-de-chaussée et une nuée mortifère, déclenchée dès votre premier pas, vous engloutit tout entier ; un gaz verdâtre imprègne et empoisonne vos poumons, fait vriller vos zygomatiques dans une torsion contre-nature, votre faciès se perd dans une expression d’hilarité qui voudrait vous faire oublier de lutter, de lutter pour la sanité – voyez-vous encore les minois de vos accompagnateurs ou seraient-ils remplacés par des ombres monstrueusement désinhibées ? Vous mettez quelques instants à vous recomposer, la toxine s’acclimate à votre organisme – ou peut-être est-ce l’inverse. Qu’importe ! L’heure n’est plus aux toussotements sanguins mais à la réalisation ;
votre corps est vide. Vidé de ses forces prodigieuses ou de ses méta-pouvoirs, dans ce mouroir vous vous sentez devenir poupée de chiffon.
Les portes massives se referment derrière vous, scellées.
Et soudain c’est un rire malsain, qui ricoche à tout azimut, qui se déverse en vous et dans l’abîme noire qui vous entoure. Avez-vous envie de rire en réponse ?
L’intérieur gothique est crasseux et poisseux, le sol est tâché d'effluves rances et moucheté de sang sec mêlé à d’indiscernables toxiques qui furent récemment balancés d'une main lourde, l'obscurité engloutit tout le hors-champ - comme s'il n'existait plus rien à part les planches de la scène joliment morbide. Les alcôves de pierres s'élèvent hors du noir ambiant pour donner des allures de catacombes à la salle de spectacle. L’acoustique est tip-top par ailleurs, le moindre râle qui tente de s'échapper se convertit en écho guttural. Le lieu a été fracturé par les desseins d’une main rieuse, des orgues de barbarie invisibles et gutturaux investissent laconiquement l’arrière-plan sonore en remplacement des cloches qui se sont éteintes dès le hall franchi. Les décors sont conçus de manière à créer l’étourdissement : saynètes d'automates, torsades et volutes tournent et s’enroulent indéfiniment dans les incrustations de miroirs. Des automates dansent une valse sans partition, des poupées vous fixent d’un œil torve et d’un sourire au sanglant angélique.
Vous vous avancez, vulnérables et sans pouvoirs, dévariés pour certains. Vous et vos autres compagnons contraints, vous armez avec le peu à disposition, après avoir fouillé une malle aux trésors grotesque exposée en plein hall, comme une farce. Une lampe torche, un kit de secours, un antidote ou bien une carte pour vous aider... Tant d'objets triviaux ou incertains auxquels il vous faut pourtant vous accrocher.
Soudain un jingle retentit, un faciès crayeux et aquilin armé d'un sourire sardonique au rouge pétaradant fanfaronne sur des écrans, écrans qui vous apparaissent soudain dans un grésillement, en s'éclairant hors du noir omniprésent et sous une averse de rires. D'étranges mannequins tombent sans grâce des trappes au plafond et seuls les faisceaux de lumière des quelques lampes torches départagées entre vous, vous permettent de comprendre la scène par à-coups.
Les poupées que vous observiez dans la salle se mettent simultanément à se contorsionner, à gigoter dans des angles distordus, comme animées par un soubresaut d'intense douleur ; les microphones cachés dans leurs entrailles d'organes frais s'agitent et relaient l'amusement du Clown Prince du Crime. Vous êtes ses hôtes et dès lors que ses dents jaunies disparaissent du premier plan, une porte s'ouvre devant vous.
Vous vous risquez à inspecter les corps tombés d'en haut. Ils sont faits d’un matériaux tiède et luisant, doux mais poisseux. Et leurs regards ne sont que deux cavités, méticuleusement creusées. Un coup de lumière vacillant et vous savez qu’il ne s’agit pas de mannequins faits de matériaux de synthèse. C’est encore chaud mais ce n’est plus vivant. Ce sont sûrement les précédents invités du clown, figés par une cire transparente qui leur donne un aspect de porcelaine intemporel.
La porte nouvellement ouverte semble être la seule issue. Que faire ?
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Cette petite aventure vous est proposée après le RP CB du 01/11.
Etaient présents dans cette aventure Loki Laufeyson, Thor Odinson, Amora Incantare, Cassandra Cain, Jason Todd, Elsa Bloodstone et Zatanna Zatara. Et merci à Harry Osborn et Brunnhilde Valkyrie pour leur passage.
Pour ces personnes, vous êtes libres de reprendre ou non votre personnage dont le résumé figure ci-dessous en spoil (très succinct) et de continuer cette histoire. Pour les personnes qui n'auraient pas eu l'occasion de participer activement, vous pouvez amener librement vos personnages dans ce rp sans prise de tête !
Il s'agit d'un rp rapide, vous pouvez donc faire de courts posts mais il n'y a aucune limite, suivez simplement votre inspiration. Vous pouvez poster directement à la suite de ce message. Le Staff se chargera de pimenter régulièrement les choses à la mesure de votre avancée. Si vous avez des questions n'hésitez pas à les adresser à @Loki Laufeyson ou à @Thor Odinson. - Les personnages présents à la soirée CB:
Cassandra Cain se sent affaiblie par la toxine qui a pénétré son organisme et un profond désespoir l'envahit face à son impuissance renouvelée contre le clown du crime. Elle s'est armée d'une lampe torche car ses yeux seront sa force.
Zatanna Zatara combat une phobie insidieuse face aux poupons dénués de vie qui la fixent de leurs yeux vitreux et même le kit de secours qu'elle a récupéré ne pourra pas soigner ses maux psychologiques.
Elsa Bloodstone a récupéré un pistolet et le brandit pour protéger la magicienne - et surtout la rassurer. Elle fait front.
Amora Incantare surveille le magicien malicieux du regard, entourée de ce macabre spectacle elle ne se sent pas en terrain inconnu. Plutôt à l'aise, elle examine les corps et n'hésite pas à en prélever des parties pour ses expériences. Elle est en possession d'une carte des lieux, la seule et unique.
Loki Laufeyson est lui même peu impressionné par cet étalage de chairs midgardiennes, il est intrigué par ce petit jeu et aimerait en découvrir toutes les clés. Il possède un antidote.
Jason Todd est en alerte, même si il observa la scène désabusé. Comme un oiseau de proie, il observe les alentours et les petites créatures qui gesticulent à ses pieds en attendant de fendre. Il possède également un antidote, peut-être a t-il déjà trop goûté à la médecine clownesque.