Un coup, un autre. Se rappeler de remettre ses poings en garde. Frapper à nouveau, tourner. Petit pas, la garde. Toujours penser à la garde. Un autre coup. Plusieurs à la suite, en bas, sur le côté. Pas en arrière, la garde. Plus haute, la garde. Coup de pied. Vite se remettre pour ne pas se faire agripper. Petit pas sur le côté en s'abaissant. Coup de poing. Garde. Bien respirer, ne pas se déconcentrer.

Puis, la porte s'ouvrait. J'entendais le bruit caractéristique de la porte. Sauf que ce n'était pas celle de l'entrée. C'était celle menant à la terrasse. Le bruit était tout à fait différent, j'avais appris à faire la différence entre les deux. Parce que Peter avait cette mauvaise habitude. Celle de passer par "derrière" pour se faufiler dans le loft, lorsqu'il ne souhaitait pas que je le vois. Malheureusement pour lui, j'avais appris à me méfier de tous les bruits, lors de notre errance dans Infinity Street. Au point d'y faire encore attention, maintenant. Alors, j'avais compris, rapidement : ses entrées par la terrasse, les bandages que je repérais à certains endroits quand il ne faisait pas attention à ce qu'il faisait tomber. J'avais fait le rapprochement entre les bleus et ses entrées "furtives". Il était comme un enfant qui ne voulait pas être engueulé, un enfant qui fuyait... Sauf que cela faisait longtemps qu'il fuyait. Depuis cette nuit où j'avais bien cru... Peter me parlait, il était toujours ce rayon de soleil ambulant mais quelque chose... Etait différent ? L'ambiance, les tons dans les phrases, même son comportement. Il restait ce charmeur, au sourire de tombeur et aux phrases à double sens. Mais, à côté, il avait réellement changé. Comme s'il créait une distance entre nous. Pourquoi ? Parce qu'il s'est confié ? Avait ouvert son coeur cette nuit-là ? Etait-ce un souci de connaître ses parts sombres ? Celle du gamin sous l'apparence de bad boy charmeur.

Je ne fermais pas la musique. Connaissant le chiot, il fuirait en entendant que je coupais le son. Il saurait que j'avais entendu quelque chose. Il ne voudrait pas que je le vois mal en point et s'enfuirait dans sa chambre, comme un adolescent puni par sa mère. Sauf que je n'étais pas sa mère, mais sa colocataire et, je l'espérais, son amie. Alors, la porte s'ouvrait sur le salon, sur ce blond qui fermait la porte. Je le voyais, visage gonflé par des coups reçus - certainement, à part s'il avait perdu l'équilibre et fini le nez sur le tarmac -, une arcade qui saignait, la tenue amochée par la poussière et la terre... "Comptais-tu fuir dans ta chambre ?" Le ton était froid. Dur. Cinglant. La raison pour laquelle j'avais rompu Tony, était parce qu'il mettait sa vie en danger. Parce qu'il me rappelait bien trop souvent qu'il mettait sa vie en danger, parfois de façon irraisonnée. Peter avait la même tendance, celle de se mettre en péril pour aider les plus faibles. Même si ce faible n'en avait que faire, même si c'était simplement un animal maltraité par une bande de loubards.

"Tu penses vraiment que je vais te crier dessus, si je te vois dans cet état ?" Un soupir, las, inquiet. Parce qu'il allait réellement finir par se mettre dans une situation... D'où il ne sortirait peut-être pas. "Je n'aime pas quand tu fais n'importe quoi mais pas au point d'être si colérique que ça." Non, à mes yeux, c'était sûrement la faute de ce soir-là. Celui où on s'était ouvert l'un à l'autre et où il avait fui, où tout avait changé entre lui et moi. J'avais envie d'enfoncer cette porte qu'il gardait close, de l'exploser et l'obliger à faire face. L'obliger à me parler. Parler et dire tout ce qu'il avait sur le coeur. Changer la situation, percer l'abcès pour retrouver la même complicité qu'avant.

"Assieds-toi. Je vais chercher la trousse et tu vas m'expliquer comment tu as pu finir ainsi." Sans un autre regard à son attention, je partais vers la salle de bain, endroit où, enfin, j'osais soupirer, j'osais relâcher un peu de cette pression en moi. Celle du coup mal placé. Même si je voyais bien qu'il était plus résistant que moi - ou d'autres hommes que je connaissais -, un coup au mauvais endroit et il pouvait... Les dents grinçaient à cette idée, je secouais la tête, secouais la chevelure rousse avant de rejoindre le Star-Lord de Burning, trousse en mains, m'asseyant sur le fauteuil, sans un mot, sans un regard. J'attendais ses explications. Tout simplement.

Mes écouteurs sur les oreilles, le walkman m’accompagnant alors que je revenais là où je vivais à présent, cet endroit si différent de tout ce que j’avais connu, ce lieu où je l’avais suivie alors que… Pourquoi est-ce que je repensais à ce moment, à cet instant où j’avais purement et simplement fui ?

Abruti de Quill !!!!

Je le savais en plus, la raison ! Parce que j’avais voulu l’embrasser ! L’EM-BRA-SS-ER !! Et bordel, je savais bien que ça allait tout changer si je dérapais, si je le faisais ! Parce que c’était tout le temps ainsi ! Alors pour essayer de m’occuper l’esprit, je trainais dans les rues – comme d’habitude – et je me retrouvais comme un peu trop souvent à mon goût dans des situations what the fuck. Sérieux… POURQUOI UN TYPE DEVAIT M’ATTAQUER ALORS QUE JE NE LUI AVAIS RIEN VOLE POUR UNE FOIS ?!

Alors ouais, je me battais. Rien d’anormal… Pour moi du moins… Sauf que je ne finissais pas toujours dans le meilleur des états. Que ce soit pour protéger un animal, quelqu’un ou tout simplement… Pour rien… Parfois j’avais des doutes sur les raisons des gens, tout de même… Peut-être étaient-ils simplement de mauvais poils ?

M’enfin, dans ce cas-là, ils pourraient simplement se rendre dans une salle de sport et taper un punching-ball, certes ça se défend un peu moins, mais l’autre en face ne finit pas par ressembler à une baie humaine ! Ou l’inverse, en fonction. Parce que merde, ils pouvaient aller se faire foutre pour que je ne me défende pas.

Là, je retournais à cette demeure comme je l’ai déjà mentionné, là où elle se trouvait normalement. Je passais par le chemin que je prenais d’habitude, histoire de ne pas me faire prendre, un peu comme un ado’ ayant fait le mur.

Sauf que… Je n’avais pas été assez discret.

« - Hey, Pep’ ! »

Je faisais comme si tout était normal avant de grommeler, de ne pas pouvoir camoufler que je m’étais battu. C’était désagréable d’être pris en faute… Sauf qu’elle ne me laissait pas le temps, elle continuait de parler, je regardais la rousse, ses lèvres et je me donnais des baffes internes.

CALME !

Bon sang, pourquoi en avais-je autant envie ? Pourquoi est-ce que je voulais sentir ses lèvres contre les miennes ? Parce qu’elle me plaisait, ça je n’étais pas dupe… Pas débile du tout non plus par rapport à ce genre de détail. Je connaissais ce genre de sentiment, je l’avais déjà ressenti, j’avais été trompé à de nombreuses reprises et puis… j’avais « joué » avec pas mal de gens… Alors… Ouais… Je savais bien ce que ça faisait lorsque nos sentiments étaient bafoués et même si je savais qu’elle n’était pas ainsi…

J’avais peur.
Peur de me laisser totalement aller…

« - Je peux me soigner, tu sais… Je suis habitué… »

Un léger râle, elle était têtue, je le savais depuis le temps et je la laissais faire… Soupirant.

« - Rien. Pour une fois, je n’ai RIEN fait.»

Ouais, je râlais. Si j’avais fait un truc, je le saurais ! Je la regardais, je sentais mon cœur qui battait encore plus rapidement dans ma poitrine… Bordel. Calme, CALME !

« - Je marchais juste et POUF il m’est tombé dessus. Et non, je ne l’ai pas volé ! J’étais sage et ça me fait mal de le dire… »

Oui, Star-Lord, sage… Les deux mots ne vont pas ensemble du tout !

« - J’étais juste sorti… Pour me défouler, me balader… Pas pour me battre ou faire autre chose pour une fois… »

Une moue penaude, ma tête qui se baissait et j’enlevais tout de même les écouteurs, posant le tout non loin.

« - J’ai tant morflé que ça ? »

Pourquoi est-ce que je me sentais mal en lui posant cette question ? Pourquoi est-ce que… RAH ! Abruti, mais quel abruti je faisais…

Il camouflait l'idiotie de son comportement, de son attitude qui me faisait sentir être tout autre chose qu'une colocataire ou amie. Pourquoi m'éviter ? Pourquoi être nerveux ? Pourquoi n'était-il plus lui ? Je comptais passer du temps avec lui, ne pas lui laisser l'occasion de s'enfermer dans sa partie du loft. Je ne voulais pas qu'il parte à nouveau… Alors, je prenais cette excuse des soins pour rester à ses côtés avec la boîte, pour nettoyer son visage tout d'abord. "Tu peux te soigner mais…" Un soupir, je secouais la tête, laissant ma chevelure de feu suivre le mouvement, suivre le flot… Je préférais l'écouter m'expliquer les raisons de son état, tout en m'occupant de lui, tout en faisant attention à ne pas lui faire du mal. "Tu marchais simplement ? Laisse-moi en douter. Tu es tel un chiot incontrôlable. Je suis presque sûre que tu l'as regardé de travers." L'ouate tapotait son visage, s'engorgeait du liquide carmin, jusqu'à avoir une teinte rosée, jusqu'à ce que j'arrête pour vérifier le reste de son visage, mains posées sur sa mâchoire. Surtout des contusions, des bleus à venir… Mais rien de bien grave. Rien de réellement cassé. Juste… Juste un peu de sang, rien de grave. Rien… "Pour te défouler ? On a une salle entièrement dédiée à l'entraînement. En plus, je t'avais proposé de t'entraîner avec moi… Sauf que tu as préféré refuser. Ça fait pourtant longtemps qu'on ne s'est pas entraînés à deux." Un léger sourire. "Ça me manque de m'entraîner avec toi. Tu m'avais même promis d'apprendre de nouveaux coups."

À nouveau, je secouais la tête pour lui signifier que, non, il n'était pas si pris que ça… Il n'avait pas eu tant de coup que ça… "Non, non, je…" Un soupir faisait disparaître en un souffle mon sourire. "Qu'ai-je fait ?" Était-ce à cause de notre grande discussion, ce soir où il était parti sans un mot ? Où on s'était ouvert l'un à l'autre avant qu'il ne parte, prenne ses jambes à son cou - plus ou moins, il n'avait pas été aussi vite mais… - ? "Dis-le si tu préfères partir, si je te force à rester… Mais je te dois beaucoup, tu sais. Je ne pense pas que j'aurai survécu à cette année sans toi." Je décollais lentement mes mains de son visage pour remettre la boîte en place, la fermer en soupirant doucement, avant de reprendre un léger sourire sur les lèvres. "Tu n'es pas… Emprisonné ou enchaîné à moi. J'espère simplement que, si tu t'en vas, on se verra encore. Ma vie serait bien trop triste, si le grand Star-Lord n'était pas là pour l'égayer !" Je souriais légèrement, tout de même… Touchée, attristée à l'idée de savoir qu'il pourrait… Qu'il partirait… Un jour, il allait le faire… Un jour, il allait s'en aller… Il ne fallait pas que je me fasse d'illusion. Le duo de "survivants" ne pourrait pas survivre toute cette vie dans cette ville… Puis, un jour, on rentrerait chez nous et ce serait simplement… Terminé. Dommage. Tant de complicité, tant de discussions le soir pour, au final, tout voir s'envoler lorsque nos souhaits seraient réalisés…

"Bon, je vais me chercher à boire. Ne fuis pas. D'accord ?" Un sourire, à nouveau, et je me levais pour aller vers la cuisine pour attraper une bouteille d'eau fraîche dans le frigo, pour en boire une partie en espérant ne pas entendre les mots… Ces mots : je veux partir. Pourquoi j'espérais qu'il reste ? Pourquoi j'espérais que ses fuites n'avaient rien à voir avec moi, avec le fait qu'il puisse se sentir étouffé par ma décision de l'obliger à venir vivre avec moi…? Avais-je été trop loin ? Égoïste au point de faire passer mon égo, ma fierté de pouvoir rendre à celui qui m'avait tant donné… Allais-je à nouveau me retrouver seule, sans que cela ne soit mon choix, cette fois…? Était-ce le prix d'avoir fait du mal en partant ? De souffrir à l'idée qu, lui, il s'en aille pour de bon ? Alors qu'il représentait ce qui m'avait fait fuir : l'héroïsme pur, celui qui se mettait en danger pour plus petit, plus faible... Celui qui prenait les coups pour un animal abandonné, celui qui... Celui qui avait tant de qualités derrière une attitude si distante... Celui que... "Peter, je..." L'étonnement de le voir derrière moi, le léger sursaut...

Je la laissais faire, fermais les yeux à certains moments. J’étais habitué, depuis le temps, mais ça ne m’empêchait pas de grogner, râler, faire savoir que j’étais capable de me débrouiller. Cette femme que je ne me lassais pas d’observer, que j’évitais pourtant depuis quelques temps, depuis ce jour-là… Parce que j’avais peur de déraper, de me laisser aller, de passer cette limite…

Dont je ne voulais pas parler. Alors je faisais semblant qu’il n’y avait rien, que tout allait bien. Une vieille habitude gardée… Je rouvrais les yeux, les roulais suite à sa remarque. Je ne l’avais pas regardé de travers, MERDE !

« - Pfeuh, je ne regarde pas de travers tous ceux que je croise. Tu le sais bien ! »

Un râle mécontent, un grognement même au moment où elle tapotait l’une des blessures. Mince… ça piquait quand même un peu… Je l’écoutais, je sentais mon cœur s’affoler à cause de sa présence, mais je ne montrais rien. J’écoutais juste ses paroles…

« - J’ai besoin de sortir, Pep’. De sentir l’air et tout ! Même si la salle est utile, ce n’est pas pareil, les sensations sont toutes autres… Bon, d’accord, on risque moins de se faire taper dans notre salle d’entraînement, mais c’est pas pareil… »

Avant de sentir mon cœur se serrer. Ça lui manquait… S’entraîner ensemble lui manquait… Et il était vrai que j’avais refusé, que j’avais préféré… Fuir ? C’était le mot… Totalement le mot. Je fuyais. Je l’avouais intérieurement, mais pas verbalement… Tout comme le fait que je lui avais promis de lui apprendre d’autres coups, ce que je n’avais pas encore fait.

Abruti.
ABRUTI.

Je la voyais secouer la tête à ma question avant qu’elle ne reprenne, que je ne me taise à nouveau. J’étais un peu trop silencieux depuis quelques temps… Et puis son sourire qui disparaissait, qui serrait à nouveau mon cœur… C’était de ma faute…

« - NON ! »

Mince… Un peu trop énergique le non… Il venait un peu trop du cœur…

« - Je ne veux pas partir Pep’… Ce… Ce n’est pas toi… »

Je la regardais ranger les différents éléments, je me sentais mal, terriblement mal. Je voulais l’arrêter, tendre la main vers elle, la rassurer… Mais je n’y arrivais pas. Je la scrutais simplement, me demandant pourquoi… J’avais été aussi loin… Je la blessais ainsi, je lui faisais du mal alors que je voulais…

Qu’est-ce que je voulais, au juste ?

La voir sourire, l’entendre rire, la voir heureuse, bien, de bonne humeur… J’aimais la voir ainsi, ça me faisait perdre mes moyens, dans le bon sens du terme et je voulais juste… Qu’elle soit ainsi. Pas en train de se poser des questions, de se dire que j’allais sûrement prendre mes cliques et mes clacs pour foutre le camp…

Elle s’en allait, me disait de ne pas fuir, et je me redressais, la suivais silencieusement. Elle n’allait boire qu’un verre d’eau et pourtant… Je ressentais tant de choses chez elle que ça me perturbait. Alors je marchais, je m’approchais d’elle… J’entendais ses paroles…

« - Tu quoi, Pep’ ? »

Un nouveau soupir alors que je finissais par passer mes bras autour d’elle, de la serrer contre moi.

« - Ce n’est pas toi. C’est moi. J’ai… »

Je déglutissais à nouveau.

« - J’ai peur que ce que j’ai en tête change tout entre nous, peur de te perdre… »

J’inspirais doucement, secouais ma tête.

« - Je tiens à toi, Pepper. Probablement de trop… Et je ne veux pas que tu disparaisses de ma vie, je ne veux pas m’en aller, je veux… Rester auprès de toi. Même si vivre ici me fait toujours assez bizarre, c’est totalement différent de ce que j’ai connu, je fais encore ce que tu nommes des bêtises, je me fous dans la merde tout seul. Mais… »

Mais quoi ?

« - Mais je ferais tout pour toi… Et c’est à cause de tout ça que je mettais de la distance. Parce que… Je ne veux pas que toi, tu sortes de ma vie… Parce que… Tu… M’es précieuse… »

Je ne la lâchais pas, je la serrais même un peu plus fort…
Seul un souffle, un murmure que j’espérais totalement inaudible quittait mes lèvres au bout d’un moment, même si c’était difficile… « Je craque sur toi… »

Il ne voulait pas partir mais j'avais du mal à y croire. J'avais peur que ce ne soit qu'une réponse pour me rassurer, pour ne pas me faire du mal. Même si son non venait du cœur, même s'il était… Lui. Il était lui, cet homme imprévisible, cet homme intuitif. Je ne pouvais m'empêcher de douter, d'avoir peur. Il était ce héros de la galaxie, le héros qui pensait essentiellement aux autres lorsqu'il voyait de la douleur… Et il devait voir la mienne, la ressentir. Des mois à vivre à deux, à survivre dans ce taudis, ça nous avait rapproché. Très. Jusqu'à se confier, suite à Halloween. Jusqu'à s'entraîner ensemble. Avant de le voir s'éloigner, de plus en plus. De trop. Comme s'il… Regrettait ? Regrettait-il de s'être confié à moi ? Moi qui avais une confiance totale en lui… Moi qui ne savais pas comment j'aurais pu survivre, avec ses cauchemars, s'il n'avait pas été là… La bouteille d'eau dans les mains, je n'arrivais pas à lui dire, surprise. Surprise par sa présence. Il était là, proche, il voulait savoir, comprendre… Sauf qu'il ne me laissait pas le temps de répondre… À la place, je sentais ses bras autour de moi, j'étais attirée tout contre lui. Abandonnant l'eau sur une surface proche, je tentais d'assimiler ce qu'il me disait, de passer outre l'étonnement.

"Pourquoi serait-ce ta…" Mais je ne continuais pas ma phrase, je ne continuais pas le fil de mes pensées et de mes paroles. Sa voix était différente, sa voix était… Sincère. J'entendais sa peur, non pas dans ses mots mais dans ses intonations. À mon tour, je passais les bras autour de lui, la tête posée contre lui et les yeux fermés, les paupières closes. Je ne voulais plus l'interrompre même si… Mon cœur battait plus fort, le sang pulsait avec force dans mes veines en entendant, en comprenant ses mots… En se rendant compte de cette déclaration… Des battements plus forts, même si mon ouïe n'entendait que la voix de Peter… Perdue… J'étais perdue… Perdue dans toute cette situation, perdue dans ce qu'il me disait, perdue dans ce que je voulais dire… Perdue suite à ce murmure… "Peter, je…" Un léger rire. "Je me répète, là… Mais je…" J'avais quitté Tony parce qu'il se mettait en danger. Parce qu'il se faisait du mal pour être le héros. Parce que je l'avais vu mourir quelques secondes avant qu'il ne revienne à nous… Peter était le Star-Lord d'une galaxie entière. Il était le héros des petits, des grands, des faibles, des animaux… Il était la personnification de ce qui m'avait fait fuir. Il représentait l'une des raisons de discordance entre Tony et moi… L'héroïsme de l'homme en métal n'était pas le seul souci mais c'en était un… "Je ne veux pas te perdre."

Les mots étaient sortis sans que je ne le maîtrise réellement, sans que je n'arrive à les garder pour moi, comme un secret. "Je ne veux pas te perdre mais je ne veux pas… - lentement, je me reculais, juste un peu, les mains posées sur son torse et les yeux plongés dans les siens - Je ne veux plus vivre dans l'angoisse… Je ne veux plus vivre dans la peur de voir…" Une pause, des mots plus durs à dire, plus difficile à exprimer. Car ils n'étaient qu'à moi. Ils étaient ma propriété, ils étaient cachés. S'ils sortaient, s'ils étaient dévoilés, je ne pourrais plus les récupérer, je ne pourrais plus faire marche arrière. "De voir l'homme que j'aime mourir, en sauvant d'autres." La douleur contractait ma poitrine, la faisait souffrir… Me faisait souffrir. Les yeux se baissaient, se posaient sur un point au hasard, observaient une poussière sur le haut de l'homme face à moi. "Je souffre déjà, maintenant, quand je te vois blessé, quand je vois l'heure qui passe et qui dépasse celle que tu m'avais annoncée… J'ai peur que tu reçoives ce mauvais coup…" J'avais mal, j'avais peur… Oui, j'étais heureuse de ce qu'il me disait mais je ne pouvais pas… Je ne saurais pas vivre une nouvelle fois ces peurs… Déjà dans cette situation platonique, mon esprit s'imaginait tout et n'importe quoi. Il me faisait souffrir en me répétant que Peter était peut-être mort, dans une ruelle… Qu'un vol s'était mal passé, qu'un sauvetage avait tourné au tragique… Les doigts serraient le tissu entre eux et mon front se posait sur son torse. "Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Mais je sais que je ne peux pas t'empêcher d'être toi…"

Ce corps contre le mien, celui que j’avais cherché à éviter bien trop souvent depuis un an, cet être qui comptait un peu trop pour moi, que je ne voulais pas voir disparaître, avec lequel j’avais survécu en ces lieux avant qu’elle ne retrouve ce qui était à elle, que l’on vienne vivre ici. Cette femme qui était si belle, si elle… A qui je m’étais confié et que…

Merde. Mais quel con je pouvais être parfois…

Je parlais, longtemps, trop longtemps. Je ne la laissais pas répondre, j’enchaînais, j’étais… totalement en roue libre, je ne réfléchissais plus totalement. Tout se suivait, tout semblait couler par lui-même sans que je ne puisse m’arrêter. Jusqu’à ce murmure, ce simple murmure qu’elle entendait alors que…

Mais pourquoi est-ce que je l’avais lâché, bordel ?!

Une année à retenir tout ça, une année à… A… Oh bon sang… Une minute, on rembobine !!!!! J’avais bien entendu qu’elle ne voulait pas me perdre ? Et… Pourquoi j’étais juste INCAPABLE de garder calme mon cœur ? AAAAAAH, perdre ses moyens avec une rousse aussi adorable c’était juste pas du jeu… Parce que les mots qu’elle prononçait, ils étaient dignes de flèches que je me prenais.

Navré, les images jeux vidéoludiques étaient un peu plus complexes actuellement et musicalement, la belle rousse me faisait passer par toutes les tonalités possibles.

Oula… Calme… Calme, Quill… On garde les impulsions pour plus tard, on la laisse parler. On la…

Non, non, non ! Y avait de l’injustice à être aussi touchante en étant sincère dans les mots qu’elle disait… Je sentais ses mains sur mon torse alors que je la fixais, le cerveau totalement en ébullition et perdu. Hey, je sais utiliser ma tête… Mais disons que d’autres éléments prennent souvent le dessus, du coup, là alors que je me retenais pour tout ce qui était dans l’impulsivité pure, j’étais juste dans un état second. Un état… Hm…

Où j’entendais ses mots, mais où mon corps était en désaccord avec ma tête.
NON, ce n’est pas fréquent !

Pourtant, je m’en voulais… Ah ça oui… Parce que je l’inquiétais. Je l’inquiétais en me prenant des coups, en ne rentrant pas à la bonne heure et tout le reste… Même si pour l’heure j’étais réellement fautif au fond. A avoir voulu l’esquiver durant l’année écoulée, j’avais fait pire que mieux…

Abruti

Ah… Fallait peut-être que je pense à parler aussi à un moment, histoire de lui montrer que je n’étais pas devenu muet devant tout ce qu’elle disait. Histoire de montrer que je l’écoutais aussi plutôt que d’avoir l’air d’une plante verte – non, les habitants de la planète de Groot ne comptent pas dans l’équation – totalement incapable de faire quoi que ce soit.

Le couac ?

Elle avait mentionné le fait qu’elle ne voulait plus voir l’homme qu’elle aimait mourir en en sauvant d’autres. AIME. Quoi le reste ? Oh hey ! J’ai le droit de buter sur ce que je veux abruti de cerveau ! Je déglutissais difficilement, le cœur devant faire des montagnes russes.

Ça fait combien de fois que je me répète d’être calme, nom d’un chien galactique ?

Je la sentais à nouveau contre moi, cette poigne bien à elle et j’inspirais, expirais. Pas de… Mais MERDE ! Je faisais glisser une main sous son visage pour le lui relever, pouvoir la regarder dans les yeux…

Mouais, c’était peut-être pas l’idée du siècle vu que je tentais de me retenir de l’embrasser…

« - Ouais, j’suis moi… Et je suis désolé de t’avoir inquiétée, réellement… Je… »

Je me mordais les lèvres. Pulsions, on se calme. Laissez-moi parler avant que je ne fasse ce que je me retenais de faire ce soir-là il y a un an.

« - Je voulais t’éviter, autant que possible… Parce que comme un gamin j’avais peur, non pas que tu me tombes dessus pour telles ou telles raisons… Peur de… »

Mais c’est pas vrai, je tombais sur les pires capsules des machines à jouets pour m’arrêter encore une fois ?! Là je venais clairement d’ouvrir un « Embrasse-là au lieu de causer ! » LA FERME CERVEAU !

« - Je suis juste totalement con. Con de ne pas avoir réalisé que je te faisais aussi mal… »

… Que quelqu’un fasse taire mon cerveau et mon rythme cardiaque, s’il vous plait…

« - Et ce soir-là, ce jour où on s’est confié, je… »

Nouvel arrêt.
En quoi est-ce que c’est complexe de dire à la femme qui nous plait qu’on voulait l’embrasser ?! Depuis un an ! Depuis une putain d’année !! Et que c’était pour ça que je fuyais autant ! Je peux le faire…

« - Peur de ta réaction si je finissais par te l’avouer… par te dire que ce que je voulais faire c’était… »

MAIS BORDEL DE MERDE IL ALLAIT SORTIR CE FOUTU VERBE A LA FIN ?!

… Je secouais légèrement la tête en visualisant à nouveau ce désir, cette envie… Bon, à ce rythme ce serait plus simple, c’est vrai… Plutôt que de me hurler dessus intérieurement et de tenter de le dire. Abruti de Star-Lord incapable de dire clairement à la femme qu’il aime qu’il veut l’embrasser depuis tant de temps… Femme qu’il a blessé…

Avant que je ne perde totalement pied, que mes lèvres touchent les siennes, que je l’embrasse sans réfléchir. Mon cœur qui était déjà fou auparavant l’était encore plus et lorsque je les décollais, j’étais… Encore plus gêné. Ah bah bravo ! C’est bien beau d’être un « héros galactique qui se retrouve dans des situations merdiques » si on perd totalement ses moyens avec une telle femme…

« - J’avais peur que t’avouer que je t’aimais ne te fasse fuir, fasse que l’on ne soit plus… Ensemble… J’avais peur de te voir totalement disparaitre et oui, oui, ça fait un an que je veux t’embrasser. Une année où… Je fuyais pour cette raison totalement débile. »

J’inspirais à nouveau.

« - Pepper… je pense que l’on peut surtout dire que j’ai un karma de merde plutôt qu’un côté héroïque »

Je me grattais légèrement la joue, toujours gêné.

« - Je suis désolé de t’avoir fui, d’avoir paniqué par rapport à ça… de t’avoir fait du mal. Je m’en veux réellement… Je m’en veux parce que la seule personne que je ne voulais pas blesser, je l’ai blessée… Je ne veux pas non plus qu’il t’arrive quelque chose, c’est d’ailleurs pour ça que je n’ose pas te proposer de m’accompagner alors que je suis bien placé pour savoir que tu peux te défendre… »

Un léger sourire en repensant aux séances d’entrainement.

« - Promis, on va réellement les reprendre et… »

Une microseconde de réflexion.

« - J’éviterai de regarder de travers quelqu’un, même s’il l’a cherché. Tout comme j’éviterai de lui faire un fuck et j’en passe… »

Pour le reste…

« - Ah… Difficile de changer, c’est vrai… Ce n’est pas pour rien que les Gardiens font un peu de mal, un peu de bien dans la galaxie. Hormis te promettre de faire attention ou t’emmener avec moi dans certains cas… Je ne sais pas quoi faire d’autres… C’est… Comme ce réflexe de faire les poches, j’ai un mal fou à le perdre alors que je sais que je n’ai plus besoin de le faire… mais je l’ai tellement fait, durant des années, qu’il me vient naturellement… »

Penaud… Oui… Oui, j’étais totalement penaud. A cause de mon impulsivité, de cette part de moi que je savais impossible de changer car je l’avais depuis gamin… Et pourtant, la peur de la perdre, elle, était bien plus forte que tout le reste…

« - Mais ça ne m’empêche pas d’avoir peur… Peur de te perdre… Parce que je tiens à toi, parce que je sais que je perdrai totalement mes moyens s’il venait à t’arriver quelque chose… Je ne veux pas partir, je veux rester à tes côtés… Parce que je t’aime… Pepper… »

… Ah…
Merde…
Je l’avais encore dit tout haut.
Et mon corps avait bougé, de sorte que je venais d’attraper sa main, que je la serrais dans la mienne.
Yeaaaaaaaah, toujours aussi doué…

Le front contre son torse, je m'y cachais car, oui, je tenais à lui. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine mais je ne pouvais pas. Je ne saurais pas. Je n'avais plus le courage. Je n'avais plus la force de m'inquiéter… C'était déjà si fort, si dur en étant seulement… Amis ? Colocataires ? Que pouvions-nous être après ces déclarations ? Pas des étrangers. Pas des amis… Ses doigts glissaient sur ma peau pour que mon regard finisse par croiser le sien, pour qu'on finisse par être là, les yeux dans les yeux… Que je ne bougeais pas, les mains sur son torse, libérant enfin le tissu emprisonné… Peter parlait, il tentait en tout cas… Il butait sur ses mots, semblait s'énerver - cela se lisait dans son regard - et n'arrivait pas, se perdant dans ses mots, reprenant une phrase après une autre écourtée. Sa tête se secouait, mes mains glissant pour se poser sur son cou, pour essayer de l'arrêter avec mes propres mots : "Tu n'es pas con, c'est moi. Juste moi." Puis, ce n'étaient pas les mots qu'il exprimait avec maladresse mais c'était un geste, précis, cette fois. Ses lèvres sur les miennes, ce baiser qui rendait un peu plus fou mon cœur, ma raison pourtant ancrée sur ses positions, sur cette peur de revivre les mêmes scènes, de voir un jour le corps de Peter… Corps sans vie… Un simple baiser, qui faisait vibrer les fondations de cette réalité que je me répétais tous les jours : je n'ai plus la force.

Ensuite, c'était un réel discours, des mots, des phrases. Des sentiments, ses sentiments pour moi… Un amour réciproque, un amour réel, différent de ceux déjà connus… Il parlait, semblait vouloir me convaincre. Me persuader que je ne vivrais pas les mêmes peurs qu'avant, que ce serait sûrement différent. Mais cela serait toujours la même chose… Le même quotidien… Il ne risquait pas de s'injecter Extremis, oui mais… Que pouvait-il se passer d'autres ? Mon cœur avait été ébranlé par tous les scénarios auxquels il avait pensé, qu'il avait imaginé… Ses derniers mots… Ses dernières phrases… Je ne pouvais pas, je ne saurais… Je ne saurais pas vivre en ayant peur mais je ne saurais pas vivre en l'obligeant à partir… Je ne pourrais pas vivre en nous refusant ce potentiel bonheur, je ne pourrais pas vivre en étant en second plan… Les doigts de ma main libre se remontaient doucement, se lovaient en partie dans ses mèches, le pouce caressant ses joues… "Tu appelles donc un karma merdique, le fait de me sauver ?" J'essayais de détendre l'atmosphère, de penser à autre chose quelques secondes pour avoir un temps de réflexion, un temps de pensées…

Je ne savais pas : que choisir. Le bonheur avec la douleur ou la douleur agrémentée d'amertume… "J'ai déjà vécu ça. J'ai déjà vécu cette impression d'être impuissante. Cette peur de devoir enterrer l'autre. Je te le dis, je ne saurais pas revivre ça… Je ne peux pas." Le regard plongé dans le sien et je revoyais ce qui me faisait tant craquer, ce qui me faisait tant l'aimer. Ces étincelles de douceur et de tendresse au fond de son regard… Et une nouvelle, une à laquelle je n'avais jamais fait attention. Un regard si sincère, si réellement amoureux… Aucune once de fuite ou d'évitement comme il pouvait avoir ces derniers mois… Juste une réelle honnêteté. Une vraie transparence. Finalement, c'était à mon tour de poser un léger baiser sur ses lèvres, de goûter à ce que je n'avais même pas imaginé avoir un jour… Un léger recul, d'à peine quelques centimètres, les yeux fermés : "Pourtant, je t'aime… Je ne veux pas que tu partes… Je suis… - léger rire, gênée par mes contradictions : ne pas vouloir souffrir mais ne pas savoir le laisser partir - Je ne sais pas. Je veux que tu restes à mes côtés mais je ne sais pas si j'ai encore la force…"

Ma main se serrait doucement dans la sienne, s'y accrochait. Je ne voulais pas me détacher, je n'arrivais pas à me décider, à dire que mon cœur avait réellement tort et que ma raison devait gagner… Parce que mon esprit finissait par avoir ses convictions ébranlées, touché en plein dans ses fondations. Mes dents maltraitaient mes lèvres, les tiraient en un sens puis dans l'autre… "Promets-moi." Le regard sérieux, plongé dans le sien, bloquée tout contre lui, ne souhaitant pas reculer, ne voulant pas quitter sa chaleur, son aura protectrice, son aura rassurante… "Promets-moi de ne pas me laisser en second plan. De ne pas me mentir. Promets-moi de toujours être sincère, de ne jamais rien me cacher…" Le front se posait contre le sien, même si j'étais obligée d'être légèrement surélevée, qu'il devait se pencher un peu… "Promets-moi de toujours rester à mes côtés…"

Ce corps contre le mien, ce roux qui m’attirait plus que de raison, cet être que je voulais garder auprès de moi, les mots qui me parvenaient sans aucune difficulté. Dans sa bouche mon vocabulaire semblait si… rustre ? Pourtant c’était plus fort que moi…

Bah ouais… J’avais toujours parlé ainsi et puis chacun sa manière d’être !

Mais entre ses lèvres le « con » que j’avais employé pour parler de moi semblait bien différent que lorsque cela venait de moi. C’était une sensation étrange, que je ne savais pas expliquer… Mis à part que ça ne collait pas du tout, mais sinon…

Enfin, cela faisait depuis notre arrivée ici que nous nous côtoyions alors il était logique qu’au final certains éléments reviennent chez l’autre… Enfin, je crois ? Je sais pas si c’est normal comme déduction…

« - Mais na’ c’pas toi, Pep’ ! »

Mais j’étais ensuite lancé, je parlais, elle ne m’arrêtait pas… J’étais… Trop bavard. Comme d’habitude. Aaaaaah, mais bordel de merde est-ce qu’un jour je saurais me taire ? Na… Naaaaa ! Impossible avec moi !

Avant que je ne fonde, totalement… Que je sente sa main dans mes mèches, sur ma joue… Cette caresse si douce, si agréable qui me donnait envie de fermer les yeux afin d’en profiter. J’aimais ce contact, ce simple petit instant que je trouvais bien trop éphémère avant de ne pouvoir m’empêcher de rire légèrement à sa remarque.

« - Te sauver n’a rien eu de merdique, Pep’… Si je devais recommencer, je le ferais à nouveau. Enfin, en évitant d’avoir un arrosoir à la main cette fois ! »

Avant qu’elle ne parle à nouveau, que je ne l’écoute sans détourner le regard du sien. Des yeux dans lesquels j’appréciais tant me perdre, me « noyer » - sans pour autant oublier d’en sortir, y avait des limites ! – car on y percevait tant de choses… C’était fascinant, agréable même si parfois cela pouvait me faire souffrir par rapport à ce que j’y lisais.

Et puis…
Puis…
Erm…

Je crois que mon cerveau a cuit… TOTALEMENT CUIT ! Sérieux… Elle… Ses lèvres sur les miennes, si légères, si douces, des lèvres que j’avais rêvé de sentir tout en me disant que c’était impossible, que cela ne se ferait jamais, que je devais tout garder pour moi.

Les battements de mon cœur qui recommençaient à devenir fous.

Et cette envie d’y goûter à nouveau, de les sentir une nouvelle fois contre les miennes… Bon sang… Comment est-ce que ça pouvait… Me faire autant perdre la tête ? Me faire tant d’effets ? Parce que c’était elle ? Parce que ce baiser avait un goût de « bonheur » du moins si ça avait un goût… Parce que bon, ça ne rentre pas dans ce qui en possède normalement.

Et puis ce « « je t’aime » perdu dans une phrase… Des mots qui me touchaient directement. En plein cœur. Ce qui était peu dire actuellement… Aaaaaaah, elle était… Tellement… Tellement attendrissante en plus de tout le reste.

… Ouais, j’ai honte d’avouer que je suis juste fondu, que j’ai juste envie de la serrer à nouveau tout contre moi et non pas la voir un peu plus éloignée… Même si je perdais mes moyens, même si… Je me retrouvais dans une telle situation…

Jusqu’à sentir sa main dans la mienne…

J’étais fichu. Totalement FI-CHU ! Il était bien beau le Star-Lord s’il perdait ses moyens juste suite à un baiser et une main serrée ainsi que des mots prononcés. Même si elle exprimait ce qu’elle ne voulait pas et je relevais la main qu’elle ne tenait pas, faisait passer un doigt sur ses lèvres maltraitées par ses dents.

Lui promettre.

Un léger sourire, mon regard montrant toujours que j’étais sérieux malgré tout alors que mon doigt ne s’arrêtait pas et que l’autre main avait le pouce qui lui caressait doucement le dos de la sienne. Jusqu’à ce qu’elle se surélève, que je me baisse légèrement… Que nos fronts ne soient l’un contre l’autre… Que je sente son souffle alors qu’elle parlait…

« - Je te le promets Pepper. Pas de mensonges, pas de mise sur le côté, plus rien ne sera caché et je serai sincère, ce qui pour un voleur n’est habituellement pas l’élément principal. J’ai besoin de toi, tu sais… Pas juste ainsi, réellement. Je suis juste… Le moins doué des mecs à certains moments. Pourtant, je suis bien placé pour savoir que tu es forte, Pep’… Réellement… Que tu es capable d’un tas de choses dont je suis incapable… Et ça me fascine. »

Oui, ce qu’elle était capable de faire me fascinait même si je n’y comprenais pas toujours grand-chose. J’aimais l’observer, parfois discrètement – parce que je suis capable de l’être de temps en temps – ou en allant tout près d’elle. J’aimais la voir s’entraîner, la voir évoluer.

« - On est une équipe après tout. »

En plus… D’être plus… Elle était bien plus qu’une coéquipière comme je l’avais fait savoir, comme elle-même l’avait dit.

« - Je te promets que tu ne seras pas mise de côté et que je resterai à jamais à tes côtés. »

Je décollais nos fronts, lui volais un nouveau baiser avant de l’attirer contre moi, de la serrer en faisant attention. Je ne pouvais pas y mettre toute ma force, je ne voulais pas non plus la casser ! Mais j’étais heureux… Heureux comme si… Tout se passait bien… Et si j’avais été une créature tel que Rocket je suis sûre que mes oreilles ou ma queue auraient bougé…

Heureusement pour moi j’étais totalement un être humanoïde.