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 if you can't fight your demons, just try to drown them | jaybro

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Cassandra Cain

Cassandra Cain

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if you can't fight your demons, just try to drown them | jaybro  − Sam 30 Nov - 23:47



they say don't let them in

 
jay   ϟ  cass

Tu frappes. Les poings rencontrent tantôt la peau offerte, tantôt le tissu rêche et protecteur qui recouvre le corps aux mouvements souples. Les pieds s’élèvent pour heurter des muscles tendus par l’effort, se perdent parfois dans le vide laissé par un adversaire qui ne cesse d’esquiver et de rendre les coups. Il frappe. Gestes trop lents, trop prévisibles pour que tu te laisses atteindre, et pourtant il parvient à te surprendre, prenant parfois un tournant inattendu dans cette bataille que vos corps se livrent. Il touche. Et la douleur qui te vrille alors ne fait qu’enflammer tes veines, formidable énergie guidant tes membres dans leur valse endiablée, toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus précis, toujours plus mais jamais assez. La perfection demeure hors d’atteinte, tel l’horizon toujours si désespérément lointain pour celui qui court après l’intangible, pourtant tu ne cesse de la poursuivre, course nécessaire et espoir vital. Alors tu frappes. Pour ne pas sombrer, parce que c’est tout ce qu’il te reste, tout ce que tu n’aies jamais eu, cette violence qui t’a toujours définie. Pour te punir, parce que tu n’as pas su être à la hauteur, cette fois encore, et tu te persuade que te plonger dans le combat encore et encore empêchera tes échecs de se répéter. Pour oublier les yeux clos et le sol aux teintes rougeoyantes, vision rejoignant les autres fantômes d’un passé qui t’accompagne à chacun de tes pas. Tu frappes, encore et encore, corps en alerte, yeux plissés, sourcils froncés, esprit tout entier tourné vers ton partenaire d’entraînement, sens dirigés vers ses mouvements, du plus subtil au plus évident. Lecture parfois ardue tant il a appris à déjouer tes dons, se surprenant lui-même pour mieux te prendre de court et ainsi t’atteindre, te poussant à redoubler d’efforts, à te surpasser encore pour prédire ce que lui-même ignore vouloir faire. Et tu y parviens, la complicité tissée au fil du temps renforçant ton acuité à l’égard de cet homme que tu as appris à connaître depuis ton arrivée dans cette équipe inattendue. Et lui te décrypte mieux que quiconque, ayant appris à reconnaître dans ta gestuelle particulière les mots que tu ne prononces jamais. Tu n’en as pas besoin, pas avec lui, ce frère d’armes qui a lu en toi ce soir une intense avidité de te perdre dans l’unique partie de ta vie sur laquelle tu as un semblant de maîtrise, ce compagnon de brutalité qui t’a naturellement retrouvée dans la salle destinée à cette activité dans laquelle vous vous comprenez mutuellement. Tu frappes, il réplique, tu esquives, il frappe, deux silhouettes se mouvant au rythme des coups dont l’écho résonne dans la salle vide, un combat aux allures de danse tant les gestes coïncident et se répondent, chacun devenant le miroir de l’autre là où les démons intérieurs s’évanouissent, engloutis par l’euphorie et l’adrénaline d’une lutte familière. Les coups sont portés, déviés et encaissés avec minutie dans un ballet dont la fin semble ne jamais vouloir s’esquisser, un terme que tu refuses toi-même, te complaisant dans la musique rassurante de vos joutes. Le présent l’emporte sur ses vieux rivaux, le passé piétiné, oublié sous tes pieds absorbés dans leur tâche, le futur envolé, évaporé dans une brume transpercée par tes mouvements aériens. Seule demeure la réalité tangible, celle que tu effleures, frôle, blesse, ressens alors que les attaques s’enchaînent, et rien n’existe plus sinon Jason et son style de combat si reconnaissable et unique. Tu t’accroches à cette bouée qu’il t’a tendue dès l’instant où vous êtes rentrés de cette mission, tes doigts se crispent autour de son poignet comme tu t’attaches désespérément à cet instant de répit, moment de relative paix intérieure qui peut basculer à tout moment, tout comme tu le fais chuter à l’aide de ta jambe. Au sol la lutte continue, plus brutale, plus primitive, et si tes mouvements demeurent précis et coordonnés, tes poings sont plus violents, tes coups moins retenus, tes frappes plus soutenues alors que tu t’acharnes sans relâche sur ce frère de combat. Sournoises, les émotions te rattrapent, les démons du passé se libèrent de leur entrave et tu les expulse autant que tu refoule les souvenirs qui les accompagnent, recherchant avidement cette bulle d’air que tu aurais voulu ne jamais quitter. Il ne bronche pas devant ton acharnement, se contentant de te rendre les coups et de s’accorder à ta propre férocité, sa réaction comme une lumière dans la tempête qui t’agite et tu ne te retiens plus désormais, te réfugiant dans cette harmonie furieuse avec l’unique être qui puisse te comprendre en cet instant. Tu frappes comme d’autres crient leur rage, leur épuisement, leur peine, leur haine, leur déchirement, leur injustice. Tu blesses et c’est un flot de confidences qui s’échappent de tes doigts, émotions à l’expression impossible, états d’âme sur lesquels tu ne peux apposer aucun mot pour apaiser tes maux. Et quand il n’y a plus rien, rien que le vide et cette culpabilité qui t’étreint et t’enchaîne, rien que la chevelure d’or mêlée de rubis et la pâle silhouette de cette inconnue au dernier soupir rendu avant ton arrivée, rien que la saveur amère de l’échec qui se répand sur ta langue, rien que deux corps aussi meurtris que ton esprit, alors tu cesses de te débattre contre tes démons à travers Jason. Vos mouvements prennent fin au même instant, coordination instinctive et connivence muette, et tu t’éloignes, étirant légèrement tes muscles tandis que ta respiration reprend naturellement un rythme régulier, quelques secondes suffisantes pour que ton corps oublie les prouesses martiales réalisées un peu plus tôt. Ton esprit se souvient lui, seulement en partie vidé par cet exercice habituellement libérateur et tu garde le silence, immobile, à quelques mètres de ce complice fraternel, distance contrastant avec votre lien rendu fusionnel par vos joutes presque quotidiennes, proximité s’étiolant alors que la valse de vos corps prend fin pour laisser la réalité reprendre ses droits, les démons trop éphémèrement étouffés s’engouffrant à nouveau parmi les fissures dans un assaut que tu ne sais plus comment repousser. Et tu le contemples, celui que tu es venue à considérer comme un frère, dans le silence entrecoupé par vos respirations, tu le fixes comme s’il pouvait faire disparaître la frustration de ce combat infructueux, comme s’il pouvait faire s’évanouir la culpabilité que tu traînes depuis bien trop d’années, comme s’il pouvait annihiler tes démons aussi facilement qu’il frappe dans un sac de sable. Espoir inconsistant car vous n’avez que le combat, unique catharsis de tes émotions désordonnées, vous n’avez que vos corps, vos poings et ce feu qui anime vos yeux, pour sortir victorieux de cette bataille contre la vie et ses multiples ruses.

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Re: if you can't fight your demons, just try to drown them | jaybro  − Sam 28 Mar - 21:42





cass&jay
if you can't fight your demons, just try to drown them.


☾☾ Ce n'était qu'une danse. Un ballet de coups maîtrisés, esquisses et attaques qui s’entremêlaient dans la salle silencieuse où ne résonnait que leurs souffles enhardis dû à cet effort intense d'un entraînement qu'ils avaient l'habitude d'entretenir en duo, un entraînement qui n'était pas seulement le moyen de se préparer pour une prochaine mission que celle qu'ils venaient de délaisser, il était aussi un exutoire, un moyen pour sa coéquipière de s'exprimer, autrement que par des mots inexistants, qui n'étaient que néant dans la bouche de la jeune femme dont les coups répétés dévoilaient à eux seuls un kaléidoscope d'émotions fissurées. Il ne posait de questions, ni n'émettait la moindre remarque, lui pourtant si arrogant, si bavard, à l'ironie mordante et pétillante, blasant autant son mentor que Dick et Barbara par ses piques insouciantes, par cette manière qu'il avait de prendre tout à la légère et ce même pour les combats les plus ardus et les missions périlleuses qui n'étaient qu'un jeu de plus. Oh, Cassandra n'était pas épargnée par les sourires arrogants et les piques diverses et variées, mais étrangement, Jason abordait une personnalité davantage posée à ses côtés, caractère narquois qui était remplacé par un silence protecteur, regard qu'il posait souvent sur elle durant une mission, la surveillant de loin tout en la laissant pourtant agir à son gré, ne lui venant en aide que si la situation empirait et qu'elle n'avait plus aucun contrôle sur cette dernière, une rareté face aux capacités acquises par des années qui restaient un mystère qu'il ne songeait pour autant à découvrir. Les coups portés à son attention furent davantage virulent, sentant l'ivoire effleuré son inférieure face au poing qui s'abattait durement contre son abdomen, douleur vive qui ne durait qu'éphémèrement avant qu'il ne perdait l'équilibre durant cet instant d'égarement, assez pour qu'elle soit en position dominante, meneuse d'un combat qui représentait davantage. Les poings pleuvaient contre son épiderme, il sentait les tiraillements aiguës de la souffrance physique, son visage restant cependant de marbre, mécanisme orchestré, rendant les coups à Cassandra avec autant de vivacité qu'elle ne lui les administrait. Et puis, tout s'effaçait, le silence laissant place à leurs respirations hachées, aux corps brûlants et meurtris et cependant comme libérés d'un poids qui pesait ardemment sur leurs cages thoraciques. Elle s'était redressée, s'éloignant de sa silhouette et lui de son côté en fit de même, brûlures sinueuses qui s'étendaient dans ses muscles, sa paume venant masser l'arrière de sa nuque pour se défaire de cette tension inconfortable qui finirait par disparaître dans une poignée de minutes. Quelques étirements, une respiration qui devenait plus régulière, un soupir s’extrayant des lèvres du brun qui vint à poser ses prunelles ébènes sur ce visage à quelques pas de lui, elle qui l'observait avec son mutisme habituel, suivant chacun des mouvements du Robin qui se se détachait de sa contemplation, malgré lui interrogative, pour se diriger vers un coin de la salle. Il effleurait de ses doigts les deux bouteilles en plastique, lançant d'un geste adroit l'une d'entre elle en direction de sa partenaire pour ensuite se désaltérer avec la sienne, le liquide salvateur s'écoulait dans sa gorge en feu, apaisant les tourments silencieux de celui qui ne s'exprimait guère sur son passé, tout comme elle. « Tu te sens mieux je suppose ? » Il rompait le silence, entourant sa nuque d'une serviette, en saisissant une autre qu'il vint déposé sur l'épaule de la brune en passant à côté d'elle, en profitant pour jeter un coup d'oeil sur un écran pour voir si il n'y avait aucune urgence ou prochaine mission de prévue, tout en gardant un oeil sur elle pour lire les traits de son visage et observer les moindres gestes de sa posture qui étaient les seuls éléments de réponses qu'il arriverait à obtenir. Sa voix était une mélodie absente, inconnue à ses oreilles, une parole subtilement dérobée qui avait toujours amené une interrogation dans son être, une question qu'il n'avait jamais pour autant posé, car elle avait sans doute ses raisons, tout comme lui en avait et comme, même si c'était souvent dur de l'admettre, leur mentor qui préférait détourner la conversation plutôt que de mettre tout les éléments sur la table pour leur faciliter la tâche. « Vu les hématomes que j'aurais demain matin, j'espère au moins que ça en valait la peine. » Sourire agaçant, amusement qui illuminait ses prunelles, attendant d'ors et déjà cet air blasé quant à cette taquinerie à son encontre. Il enfonçait son visage dans la serviette, enlevant les dernières traces de sueurs ce leur bagarre virulente mais qui n'avait nullement apporté la moindre fatigue, au contraire, il se trouvait revigorer d'une énergie nouvelle, prêt à en découdre avec un quelconque brigand qui déciderait d'investir les rues de Gotham dans les heures à venir. « Sincèrement, si tu veux recommencer, c'est quand tu veux, évite juste de me frapper en plein visage, ça serait dommage d'abîmer cette magnifique mâchoire. » Peut-être voulait-il la pousser à bout avec ses pitreries, moyen subtil de la distraire de sombres pensées qui pouvaient envahir son esprit et voilés les prunelles de celle qu'il voyait comme une petite soeur, celle pour qui il donnerait sa vie si il le fallait, tout comme pour les autres membres de la Batfamily qui étaient sa famille, cette même famille qui finirait pourtant par l'amener inconsciemment vers sa propre destruction dans le futur.

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Re: if you can't fight your demons, just try to drown them | jaybro  − Mar 28 Avr - 0:28



they show up on their own

 
jay   ϟ  cass

Il te rend ton regard scrutateur, observation silencieuse qui d’ordinaire te met mal à l’aise, tant tu es accoutumée à demeurer invisible aux yeux de chacun, les contemplant dans l’ombre sans jamais recevoir une telle attention de leur part. Ce droit que tu dénie à tous les autres, tu l’accordes sans réserve à ce petit groupe qui t’a accueillie en son sein, à ces individus que tu pourrais nommer famille, si seulement le concept ne t’était pas en tout point étranger, si seulement le mot pouvait résonner dans ton esprit sourd aux bavardages et s’échapper de tes lèvres à demi muettes. Les yeux familiers de Jason ne troublent donc pas ta détente progressive tandis que tu étires lentement tes muscles éprouvés par votre lutte, relaxation physique en contraste radical avec ton agitation psychique. Ta main s’ouvre avant même que la bouteille ne voltige dans les airs pour y atterrir, prédiction instinctive d’un geste anodin qui révèle pourtant le souci du Robin autant que ne le fait son regard interrogateur, et la question flotte entre vous avant de se matérialiser dans sa voix. Tu te contentes d’ouvrir le flacon et d’en déverser le contenu dans ta gorge, silence obstiné – tant en mots qu’en gestes révélateurs – apportant en lui-même une réponse à celui qui sait si bien décrypter ton langage. Mais tes mouvements, aussi précis soient-ils, ne peuvent tout dévoiler de tes tourments intérieurs, et le regard de ton acolyte, si affuté soit-il, ne peut capter toutes les nuances de ton vocabulaire gestuel. Alors, plutôt que de te laisser étouffer dans l’étau de tes démons si tenaces, tu diriges ta concentration vers l’instant présent, t’accrochant à la sensation du plastique si fragile et déjà réchauffé reposant contre ta paume, à la fraîcheur soudaine et revigorante de la serviette déposée sur tes épaules avec une nonchalance teintée d’affection. La bouteille désormais vide esquisse des mouvements aériens, tourbillonnant entre tes mains tandis que tu observes toujours Jason, ancre visuel dans ce moment où tes échecs sont momentanément absents du tableau. Le plastique passe d’une main à l’autre tout comme tes yeux dérivent vers l’écran de contrôle avant de se reporter sur celui dont le regard s’évade aussi furtivement vers cette fenêtre sur un monde où vous êtes utiles. Deux orphelins au passé trouble, deux êtres trouvant dans la violence un réconfort insolite, deux corps si avides d’action qu’ils en demandent encore, même fourbus par une mission éprouvante et une session d’entraînement intensif. Tu lis en ce frère de combat la soif qui t’anime chaque seconde, et la volonté de prouver quelque chose, à vous-mêmes, au monde, ou peut-être à ce mentor qui observe vos mouvements dans l’ombre. Et même quand l’énergie est dépensée, vous demeurez dans l’attente, éternels insatisfaits dans la dépendance à cette adrénaline qui vous caractérise et qui vous pousse à scruter les rues obscures dans l’espoir d’y trouver de quoi donner un sens à une existence autrement dérisoire. Tu fais tourner la bouteille entre tes doigts aussi habilement que Jason détourne ton attention, usant de cet humour que tu as appris à reconnaître à force de le côtoyer, lui et les autres, à mesures que tu devenais le témoin involontaire et néanmoins curieux de leurs joutes sarcastiques. Oh tu avais déjà assisté à de tels échanges, tu connaissais la raillerie avant eux et tu te souviens des rires gras et des œillades moqueuses des lutteurs choisis par ton père lorsqu’ils constataient l’allure de leur adversaire – « tu nous as invités pour combattre une gamine ? » ; « on va la casser ta poupée, cain ». Leurs rictus déplaisants se figeaient bien vite et leurs ricanements se muaient en cris de douleur mêlée de surprise tandis que la gamine au visage poupin les mettait un à un au tapis, sous le regard satisfait de son entraîneur. L’humour, dans ta mémoire d’enfant, s’employait toujours aux dépens d’une victime, arme de ceux qui brillent plus sûrement par leurs mots que par leurs poings. Mais l’ironie qui s’échappe du Robin lorsqu’il s’adresse à ses comparses n’a rien de commun avec ce que tu as connu auparavant, maniement bien plus subtil, multiples variations selon les circonstances et la personne à qui il s’adresse, marque de fabrique permanente du héros qui assène ses plaisanteries en même temps que les coups portés à ses ennemis, puis qui use à nouveau du même sarcasme envers ses compagnons, mais cette fois-ci teinté d’une affection palpable. Le coin de tes lèvres s’agite presque imperceptiblement dans l’ombre d’un sourire que tu affectes rarement et qui pourtant s’esquisse légèrement sous l’effet des pitreries de Jason. Tu le fixes alors qu’il porte une main à sa mâchoire, avec un air faussement affecté pour ses blessures alors que son sourire dément ses gestes et que ses muscles tendus crient son envie de lutte, sans crainte aucune pour des marques qu’il arbore toujours avec fierté. La bouteille se fige dans ta main et tu t’avances vers lui, enjambées rapides et ta main libre se fermant en un poing ferme qui ne détient pourtant aucune menace, simple jeu fraternel alors que tu relèves ce que tu prends pour un défi, ta propre manière de plaisanter à ton tour tandis que tu élèves le bras vers son visage, en un coup vif qui sera arrêté avant qu’il ne touche sa peau, de ta volonté ou de la sienne. Tu hausses les sourcils alors que tu scrutes son visage en quête d’une réaction, tes yeux s’arrêtant sur la mèche de cheveux à la teinte d’une clarté irréelle au milieu de l’obscurité de sa toison désordonnée par les combats multiples de cette soirée. Et à l’immaculé succède l’or tandis que ton esprit ramène au premier plan cette chevelure blonde tranchant avec la pâleur d’un visage abandonné par la vie, des fils d’or absorbant peu à peu l’écarlate qui désertait le corps qu’il avait animé quelques instants plus tôt, quelques secondes avant que tu ne fasses irruption sur la scène du crime. Ta main se serre autour de la bouteille et le plastique se déforme sous la pression désespérée de tes doigts sur cet ancrage dans un présent qui peine à rester tangible alors qu’il t’échappe et que tu fais quelques pas en arrière, là où ta mémoire te ramène elle aussi. Et les visages se superposent à celui de la victime de cette nuit, ceux que tu n’as pas pu sauver à temps, ceux que tu as abandonnés à leur sort, celui que tu as assassiné de ta main, de ce poing qui tremble à présent. Et tu recules de plus belle, t’éloignant de ce partenaire de mission que tu ne vois même plus à présent que tu es seule à nouveau, comme tu l’as été mille fois, assise entre deux poubelles au fond d’une allée, écrasée par tes démons dans l’attente qu’ils s’évaporent à nouveau, le temps d’une trêve. Une trêve, ce que tu as obtenu auprès de ces héros à la compagnie inespérée, eux qui t’ont offert un sens et une présence comme bouclier, des acolytes à qui tu as tenté avec ferveur de dissimuler tes failles, ta sensibilité profondément enfouie alors que tu t’habituais peu à peu aux échecs rares mais vivaces, à la vue de ces vies envolées en quelques instants. Jusqu’à ce soir. Le plastique ratatiné tombe sur le sol dans un bruit léger que tu n’entends pas, en même temps que tu lâches prise et chutes à nouveau dans le précipice sans fond de la culpabilité à laquelle tu croyais avoir échappé, et il ne te reste désormais plus qu’à attendre, patienter le temps que les images soient chassées momentanément, te permettant alors de revenir sur le terrain pour faire ce que tu fais de mieux, combattre la mort et éviter de nourrir tes démons.

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