A peine née, le destin a choisi de t’éloigner des tiens

Asgard. Le Royaume des Divinités Nordiques, là où se trouve le Père de Toutes Choses ainsi que tous les dieux de cette mythologie connue dans le Midgard comme étant celle des scandinaves. L’un des royaumes reposant sur l’Arbre Monde portant le nom d’Yggdrasil et là où je suis tout simplement née alors que la guerre faisait rage. Une guerre opposant le Premier Royaume au Dixième, une guerre provoquant par la suite une séparation entre ceux-ci. Asgard faisait face à Heven pendant que je venais au monde, ouvrait les yeux sur ce nouvel univers que je ne connaissais pas. Je n’étais qu’un bébé fragile, une proie facile et ni Odin, ni Freya ne s’attendait à ce que je sois la cible des Anges. Kidnappée par la Reine des Anges, elle voulu faire en sorte qu’Odin se rende… Malheureusement, il refusa et ma vie aurait dût s’arrêter là.

En réalité, la vie d’Aldrif Odinsdottir s’est arrêtée à l’instant où je fus « tuée » par la Reine devant mes parents qui combattaient. En apparence, j’étais morte. Un nourrisson n’ayant guère eu le temps de goûter à la vie. Cet acte fit qu’Odin employa ses pouvoirs, coupa Heven des Royaumes existant et d’Yggdrasil. Les anges furent isolés des autres peuples, tout comme moi, mais la sentence ne s’arrêtait pas là. Lorsque l’un d’entre eux mourrait il se retrouvait dans le royaume d’Hel où il devenait l’esclave d’Hela. Une souffrance éternelle pour un peuple ayant osé affronter le Père de Toutes Choses et tué la première née de celui-ci.

Vous vous doutez bien que je ne suis pas réellement morte si je vous écris ces lignes et elles ne vous proviennent pas du royaume d’Hel non plus, mais laissez moi me présenter comme il se doit. Je m’appelle Angela, je suis une Ange et plus précisément une Chasseuse de Prime à la solde de ceux-ci. Et si je suis capable de vous raconter cela, c’est tout simplement parce que j’ai eu des souvenirs liés à ce jour qui me sont revenus, des visions ainsi que des explications par la suite.

Le Royaume considéré comme une légende par les Humains

Heven est le Royaume qui m’a vue grandir, dans lequel je suis devenue la guerrière que je suis. Loriel m’a adoptée alors que je n’étais qu’un nourrisson, changeant mon identité et me faisant passer pour un Ange. La seule différence était que je ne possédais pas d’ailes tout comme les Anchorites – la minorité de la population d’Heven, c’est-à-dire les Hommes – faisant que les autres se moquaient de moi au quotidien. Des moqueries qui me donnèrent mon premier surnom, celui de « Sans Ailes », celui qui me poursuivra durant toute mon enfance. Eduquée telle que les habitants de ce Royaume oublié de tous, je m’endurcissais, combattais, souffrais parfois le martyr tout en me relevant, continuant de me battre, d’apprendre comme chacun d’eux. Le goût du combat me gagnait au fil des jours, des mois, comme si j’étais faite pour ça, comme si mon corps recherchait l’adrénaline procurée par ceux-ci. J’aimais ça, cela devenait un jeu.

Et puis ma mère a disparu. Du jour au lendemain, sans prévenir qui que soit, sans me dire qu’elle s’en allait. Ce n’était pas normal, mon cœur me le disait, hurlait. Je voulais comprendre, savoir ce qu’il s’était passé, qui était derrière tout ça s’il y avait quelqu’un, mais il n’y avait rien à faire. C’était comme si Loriel n’avait jamais existé. Ce jour-là, je suis devenue la Cheffe de la Chasse, celle des Chasseurs, mais pas seulement. J’ai hérité d’un lieu pour vivre par moi-même, mon propre manoir où je pouvais me laisser aller, où je pouvais être seule.

Je ne suis pas restée à ne rien faire, non. Dès qu’un monstre apparaissait quelque part, je m’y rendais, l’affrontais, le tuais. Des faits normaux, qui ne me marquaient plus tant que ça. Je tranchais dans le tas que ce dernier ait ou non une apparence humanoïde. Jusqu’à celui qui attaqua le Temple des Anchorites. Cet endroit dans lequel se trouvait les êtres de sexe masculin, ceux n’ayant jamais apprit à se battre et priant pour chacun des Anges tombés au combat, ce lieu où ils devaient être à l’abri était la cible d’une de ces monstruosités que j’abattais. Celui-ci était ailé, relativement massif, mais cela ne m’empêcha pas de lui faire connaître le même sort qu’aux autres avec l’aide d’un des Anchorites s'étant interposé. Sera, la seule personne à se mettre face à ce monstre qui deviendrait par la suite une cachette improvisée pour celle qui voulait me suivre au point de me supplier. J’étais venue seule, je repartais accompagnée d’un Anchorite souhaitant devenir Ange, ne se sentant pas à sa place et je n’eus aucun mal à rapidement parler de Sera en tant qu’Ange.


Mais l'amour et les combats font rarement bon ménage  

Je l’entraînais, lui apprenais tout ce qu’elle devait savoir et son évolution fut fulgurante. Nous apprenions également à nous connaître, nous rapprochant au fil du temps. Sera était plus qu'une alliée, plus qu'une amie, elle m'attirait. Sa présence ne plaisait bien sûr pas à tout le monde, cela brisait certaines règles d’Heven, mais je m’en fichais. Petit à petit, nous nous mirent à affronter diverses créatures, des animaux, des hommes et même des divinités même si pour moi ce n’était pas tellement nouveau. Le goût du sang, la fièvre du combat, tout cela me gagnait à chaque fois et je ne m’arrêtais qu’au moment où le dernier adversaire trépassait.

Il nous arrivait également de nous poser, savourer un petit moment de calme et profiter de la présence de l’autre. Elle me faisait du bien, m’apaisait lorsque la soif de sang se faisait plus importante et me créa même une flûte. Il lui arrivait de jouer de son luth dans de tels moments, une douce mélodie s’élevant alors, titillant mon ouïe et me faisant oublier les difficultés que nous pouvions traverser. J’étais juste bien.

Pourtant… Pourtant la joie n'existe qu'en un temps, limité et éphémère. Le destin semblait être contre nous, contre nos sentiments et je ne pu pas la sauver. Je n’avais pas eu le temps de réagir, d’attaquer cet homme-ours armé d’une lance. Je ne pu que voir l’arme empaler celle qui avait volé mon cœur. La rage m’aveugla, mon arme et mes rubans firent tomber tout ceux qui osaient se trouver sur mon chemin. Tous mourraient. Je ne voulais qu’une chose, voir Sera, la serrer dans mes bras, espérer qu’elle ne soit pas réellement morte même si l’espoir était mince… Si mince qu’au moment où j’arrivais à elle, où je la serrais légèrement, je me rendais bel et bien compte qu’il n’y avait plus rien à faire.

Une fois rentrée chez nous, désemparée, perdue, enragée, je cassais la flûte. Ce cadeau qu’elle m’avait fait se fracassa contre le sol. Je ne voulais pas y croire. Les larmes ne coulaient pas, les mots ne sortaient plus, seul un flot de pensées me restait en tête : « L’âme de Sera est partie rejoindre les rangs des Anges tombés au combat en Hel… Jamais elle ne trouvera la paix ». Je voulais la sauver, mais pour cela il fallait que je me rende dans cette région gouvernée par Hela et que je quitte Heven.

Je me suis retrouvée dans un lieu emplit de fantômes et d’ossements, cherchant, fouillant à chaque recoin afin de retrouver Sera. J’entendis mon prénom, un « Angela » qui résonna dans ce lieu lugubre et vide de vie. Cela ne m’empêcha pas de dégainer mon arme, d’attaquer faisant face à quelqu’un qui n’était pas Sera mais qui disait l’être. J’allais lui poser trois questions, trois petites choses auxquelles seule celle que j’aimais pouvait répondre. Ma toute première était par rapport à la chanson qu’elle m’avait apprise et la réponse ne tarda pas. C’était la bonne, celle que j’attendais, mais cela ne suffisait pas et je faisais reculer cet être. « Scarbought Fair », celle qui me rappelle Sera à chaque instant lorsqu’elle me vient en tête, la seule que je connaisse réellement. Vint assez rapidement la question sur le cauchemar qu’elle avait fait dans le passé, celui que je connaissais… Elle avait un jour rêvé qu’elle était enterrée sous terre, qu’elle ne pouvait plus entendre, parler ou voir, que les gens l’appelaient par un autre nom… Quant à moi, je n’arrivais pas, je ne venais pas la sauver. Une nouvelle fois, la « créature » donna la bonne réponse. Je me mis légèrement à douter, était-ce réellement Sera ? L’avais-je vraiment face à moi ? Je jouais quelques instants avec ses cheveux avant de me reculer, évitant la dague qu’elle venait d’employer. Il restait une question et la seule me venant était : « à qui se rapporte la faute de ta mort ? ». J’attendais la réponse, comme les autre je la connaissais. C’était moi. Moi la seule fautive à son trépas. Mais lorsque vint la réponse de l’être, de celle que j’avais face à moi, ce ne fut pas cela…

Un léger sourire, narquois, apparu sur mon visage alors que j’attaquais réellement cette âme qui n’était pas celle que je recherchais. Ce n’était pas Sera. Epée et rubans parsemèrent le « corps » de la créature de blessures pendant que j’évitais la dague ou la faisait taire dès qu’elle parlait comme mon aimée. Je n’allais pas me faire avoir. Battue, elle disparu dans le néant comme si elle n’avait jamais existé. J’étais seule, une amertume grandissant en moi. J’avais perdu à tout jamais celle que j’aimais, je sentais que je ne pourrais plus la retrouver. Il ne me restait plus qu’à quitter Hel, vivre ma vie sans elle, continuer d’avancer malgré la douleur. Je n'avais pas rencontré Hela, j'avais quitté Hel pour retourner à Heven.

Un voyage imprévu dans l’espace*

J’étais de retour sur Heven – ou plutôt bloquée sur Heven – lorsqu’un événement étrange c’est produit. Une faille qui m’a purement et simplement éjectée hors d’Heven sans que je ne puisse comprendre ce qu’il se passait. Propulsée comme je l’étais, la confusion et la colère d’être retirée à mon nid douillet me gagnèrent pendant que je me rendais compte que cela provenait de Midgard. Fonçant en direction du Deuxième Royaume, je ne m’attendis pas à être interceptée par un vaisseau. Encore moins de me faire attaquer par une femme à la peau verte suivie de près par d’autres personnes. Les coups volèrent, violents, et je sentais cette soif de sang m’assaillir à nouveau. Il fallait qu’il coule, que mes adversaires tombent et que je continue d’avancer jusqu’à ma destination. Pourtant, à eux tous, ils réussirent à m’avoir.

Vaincue, capturée par ce groupe pour le moins original, je me retrouvais à devoir leur expliquer ce que je faisais là. Mes « geôliers » m’écoutèrent parler autant de mon peuple que de mon chez moi à leur manière, certains doutant de ce que je racontais alors que d’autres gardaient leur calme, semblaient peser le pour et le contre. J’ajoutais que je me rendais sur « Terre » pour voir par moi-même ce qu’il se passait. De la curiosité, en somme, même si je devais l’avouer qu’ils ne m’avaient pas rencontrée sous mon meilleur jour. Ils décidèrent de m’accompagner sur Midgard, de mes faire visiter sans pour autant m’expliquer comment se comporter dans ce Royaume. C’est ainsi que j’ai découvert, pour la première fois, l’Amérique ainsi que New York.

Je n’ai pas trouvé ce qui avait provoqué cette faille durant mon voyage, mais j’ai appris de nombreuses autres choses. Les Midgardiens sont bavards, avides de nouveauté et les informations passent rapidement chez eux. C’est de cette manière que j’ai entendu parler pour la première fois des Avengers, des agissements d’un certain Loki, du fait que Midgard se faisait souvent attaquer et qu’il y avait un paquet de choses que je ne connaissais pas. Je n’étais pas partie creuser plus, préférant mettre de côté ce nouvel échec et je repartis avec les Gardiens de la Galaxie – comme ils se faisaient appeler – dans l’espace, loin de cet endroit.

Leur demandant de me redéposer chez moi, je me retrouvais une nouvelle fois piégée par les événements. Un bébé était né sur Asgard, un être qui aurait dû être totalement inoffensif, sauf que ce n’était pas le cas. Une malédiction l’avait touché et le seul moyen de le « sauver » était de l’emmener sur Heven. Accompagnée de Gamora, nous nous sommes infiltrées dans le royaume afin de kidnapper ce « Maudit » incognito. Traversant les lieux nous nous séparâmes afin de mettre plus rapidement la main dessus et n’eurent pas réellement à chercher. Une explosion. Je me mis en route, courant aussi vite que possible jusqu’à l’endroit où cela s’était produit. Des morceaux de verre, de briques, se trouvaient un peu partout et au milieu de ceux-ci un bébé aux cheveux blonds. Intact alors qu’il devait être mort. Le prenant dans mes bras, je faisais demi-tour rejoignant Gamora afin de lui dire que la « cible » avait été récupérée. Fuyant, poursuivies par des gardes, nous tapions dans le tas pour libérer le passage jusqu’au vaisseau qui décolla presque immédiatement dès que nous fûmes à l’intérieur. Un bébé explosif en plus parmi les voyageurs.

Comment dire que les Gardiens n’étaient pas réellement d’accord que je tue le bébé ? En fait, ils étaient totalement contre et préféraient trouver une autre solution. Parlant ensemble, comme à l’accoutumée, j’eus le malheur de dire un mot qu’il ne fallait pas. « Disir ». Une armée de créatures Asgardiennes apparu, nous forçant à combattre, à les découper en rondelle, les exploser. Victorieux nous les abandonnèrent au sol quelques instant et nous nous rendîmes compte d’un tout petit souci. Un de plus que voulez-vous, même si celui-là fut salvateur à mon idée d’infanticide. Le bébé grilla des branches à Groot pendant que celui-ci le tenait, hurlant de douleur l’arbre parlant n’eus pas d’autre choix que de lâcher l’enfant pour rester en vie – et être éteint par quelqu’un d’autre – quant à Quill il hurlait un « MON VAISSEAU !!! ». Un bébé pyromane explosif… Cette joie. Étrangement tout le monde était d’accord pour que je le réduise à néant juste après, même les personnes les plus douces habituellement. Le hic ? Nous étions toujours poursuivis et lorsque nous arrivâmes sur Heven nous n’étions plus vraiment seul.

Courant, le bébé dans les bras, je passais outre les interdictions, les remarques, les gens souhaitant m’arrêter. Des morts apparaissaient sur le trajet, mais je m’en fichais. C’était un mal pour un bien, une minorité pour sauver le monde entier. Le combat continuait de faire rage, les morts s’accentuaient et le bébé passait de bras en bras jusqu’à ce que nous arrivions à l’endroit où je pouvais faire en sorte d’« exorciser » le nouveau-né. Le lançant dans la fournaise, j’entendais derrière moi des « Tueuse d’enfant » sans que je n’y prête plus attention. J’attendais le bon moment avant de sauter, moi aussi, dans cet élément, cette chaleur sortant de l’ordinaire, volant jusqu’à ce bébé qui n’avait rien demandé, le voyant perdre la malédiction et l’attrapant à nouveau une fois qu’il fut « guéri ». Ma peau brûlait, fondait, mais se soignait également pendant que je remontais, rejoignais les autres qui se battaient et je fis face à deux personnes. Brûlée, je fusse obligée de me reposer quelques jours et eu la mauvaise surprise de faire face au Père de Toute Chose juste avant mon repos forcé. Odin. Je m’attendais à ce que ce soit pour me faire comprendre l’erreur que j’avais faite de kidnapper l’un de ses sujets, même s’il aurait pu envoyer quelqu’un d’autre pour le faire, sauf que ce n’était pas pour cela. Non. Les seuls mots dont je me souviens sont : « Aldrif Odinsdottir, ma fille, je te croyais morte ». J’ai dû sombrer dans le néant par la suite sans me rendre compte qu'il était en réalité une illusion dont les paroles bouleverseraient ma vie.

Les disparitions se font un peu partout

J'étais partie rejoindre une nouvelle fois les Gardiens, des amis à présent, pour discuter des derniers événements en date. Depuis le kidnapping, j'avais été expulsée d'Heven et me retrouvais à vivre un peu partout. Leur vaisseau étant l'un des endroits les plus confortables et connus je n'hésitais pas une seule seconde la majeure partie du temps. Comme à notre accoutumée, Gamora et moi nous affrontions dans un entraînement purement amical. Violent, mais amical. Les autres vivaient leurs vies un peu partout, chacun faisant ce qu'il désirait... Cela ne m'étonnerait pas que le Racoon travaillaient à ce moment-là sur une nouvelle arme. Seul Groot observait la scène, bloqué dans son pot, et dansait de temps en temps. C'était habituel, bon enfant.

Connaître ma véritable identité n'avait pas vraiment changé grand chose à ma vie, si l'on retirait le fait que je ne pouvais plus vivre dans le Royaume où j'avais grandit, par contre je ne m'attendais pas au fait que parler de disparitions la modifierait autant. J'allais donner un coup de pied à mon amie afin de la repousser lorsque c'était arrivé, nous n'avions rien dit de spécial à mes yeux. Pas de formules magiques, pas de mots trompeurs, rien. Alors pourquoi avais-je disparu aussi soudainement du vaisseau pour me retrouver... Où ? Aucune idée, mis à part que cela m'énervait.

J'avais juste fait Pouf après les avoir mentionnées. C'était étrange. Un trou noir même par rapport au reste. J'étais juste là, dans cet endroit inconnu duquel je voulais déjà partir.

* Cette partie est un peu plus transformée que les autres du fait que Sera n'est pas présente, tout comme Loki ou Thor