-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
Marvel

Marvel
Loki Laufeyson

Loki Laufeyson

id : Trust my rage - Loki Laufeyson. Tumblr_mvqu3eg0ra1sm026bo2_500
messages : 836

Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Trust my rage - Loki Laufeyson.  − Ven 7 Juin - 2:10



Laufeyson, Loki
Dieu de la Malice

marvel


identité

nom − Laufeyson, bien que ce patronyme soit artificiel et qu'il revête une importance toute relative. En l'usant il ne se réclame pas de Laufey - figure faible et mésestimée - mais d'un statut, celui de roi légitime. Alors pourtant que les terres où il aurait dû régner par droit de naissance, Jötunheim, sont méprisées il répudie le nom Odinson pour effacer l'offense faite par le Père de Toute Chose. Cela étant dit, il n'oublie pas de percevoir le trône d'Asgard comme sien. Ni de ressentir la grandeur de la citée dorée comme entremêlée à ses desseins.
prénom − Loki.
date de naissance − La date exacte s'est perdue entre les mensonges d'Odin et le relativisme gagné à l'addition des siècles. Un jour pour commémorer sa naissance, ou bien pire son lignage, lui paraîtrait futile.
âge − 1050 ans, à quelques tribulations près, sur une espérance de vie qui dépasse les 5000.
lieu de naissance − Jötunheim.
nationalité − Pour la superbe du royaume mordoré et sous influence, mal conscientisée ou acceptée, de son éducation Loki se proclame D'Asgard.
précédente adresse − Asgard. Il siégeait sur le trône.
planète d'origine − Asgard.
profession − Dieu affilié par les mortels au Mensonge et à la Duperie, faiseur de désordre et semeur de discorde - qui s'employait régulièrement à rapiécer les situations décousues et désespérées. Souvent aux côtés de Thor. Malfaiteur déguisé pour la beauté du jeu et allié occasionnel d'Asgard. Dernièrement, Roi.
statut civil − Célibataire.
orientation sexuelle − Pansexuel.
particularité − Ayant hérité de la magie de sa mère d'adoption, Frigga, il est parfois considéré comme - s'est souvent auto-proclamé - meilleur magicien des neufs royaumes. Né Jotun, Loki bénéficie d'une résistance notable au froid bien qu'il ne s'agisse pas d'une réelle immunité puisque son corps n'a pas été dressé par l'habitude à faire face au mordant de l'hiver éternel.



identité masquée

pseudonyme − Dieu de la Malice, du Mensonge, de la Duperie.
années − Plus jeune la délimitation entre bien et mal est toujours tombée en contrebas de son intérêt - Loki se contentait de sentir palpiter en lui une curiosité affamée, un appel au jeu qui surgissait dans l’instantanéité d'une situation opportune. Comment dire non à un coup pendable lorsqu'une fenêtre de tir se dénude devant soi ? Ce n'était pas foncièrement malveillant, la malice ne l'est pas à ses yeux, cela ne témoignait pas d'un quelconque manque d'affection. Davantage d'un désir un rien vicié, un rien malade, de se faire remarquer. D'arracher l'attention qu'il ne savait trop comment obtenir autrement durant le temps pris pour démêler ses frasques. Il savait toujours comment réparer ses propres dégâts et attendait, presque sagement, qu'on lui demande la clef pour déverrouiller le problème. Parfois il aidait Asgard à colmater d'autres brèches que celles qu'il avait lui-même creusées - s'ingéniait, là-encore à y gagner de la reconnaissance et surtout celle de son frère. Malgré le ressentiment qui colonisait progressivement son esprit, il s'estimait être le meilleur allié de Thor, le plus intime, le plus dangereux et occasionnellement le plus sincère.
Puis il y eut un éclatement sourd : le squelette soutenant le récit de son existence céda d'un coup sec et, face aux révélations lâches d'Odin, il n'était soudain plus rien, plus que le Chaos qui murmurait jusqu'ici facétieusement dans son for intérieur. Qui hurlait désormais. Face au Père de Toute Chose il n'était plus qu'un outil ou qu'un Monstre - difficile de savoir quoi préférer. C'est à partir de cette découverte que la malice  de Loki s'est aiguisée - avant ses farces pouvaient blesser par l'action des conséquences inintentionnelles d'actions intentionnelles, ou impliquer une poignée de sacrifices acceptables, désormais elle n'ont plus rien de rieuses. Elles sont destructrices et vengeresses.

secret − Son identité est publiquement connue dans les royaumes où il a jadis accompagné les campagnes d'Odin, ou celles de Thor. Il n'est pas reconnu à Svartalfheim et sa réelle nature est oubliée à Jötunheim. L'existence du dieu du Mensonge est renseignée par certaines croyances midgardiennes, cela ne signifie pas nécessairement que ses traits puissent être associés à ceux du personnage mythologique. Depuis son apparition très médiatisée à New-York, il est devenu difficile pour un habitant de Midgard de ne pas le reconnaître.
costume − Ses apparats se dessinent d'après ses envies, apparaissent sous les courbures verdoyantes de ses illusions. Bien souvent Loki aime à paraître dans une tenue de facture Asgardienne, à l'encolure d'or et à la cape verte, finement armurée de cuir. Autant guerrière que de parade. Il s'agit de faire l'étalage d'un rang, d'un prestige. Cela participe à instaurer une domination symbolique face aux uns, à raffermir la démonstration de sa superbe face aux autres - puisqu'il a été élevé en prince et qu'il doit être devenu un roi. Son casque doré aux longues cornes incurvées est un symbole important, un signe honorifique lui étant spécifique, une forme d'iconisation et la preuve d'un savoir-faire martial. Il lui a été remis jeune, après une campagne réussie, en parrallèle Thor recevait le sien.
raison − Il ne s'est jamais considéré comme malveillant - s'est toujours convaincu d'agir en pleine possession de sa légitimité, légitimité arrachée de ses mains par Odin et reconquise. Lorsqu'il a tenté de détruire Jötunheim il ne voyait dans ces terres embrasées par la glace qu'un monde haï d'Asgard, que des monstres racontés par les fables ayant bercé sa propre enfance, que des ennemis héréditaires, qu'un moyen d'exorciser le fardeau de sa propre naissance en faisant disparaître une réalité difforme au nom d'un père à qui il voulait, toujours, plaire.
Lorsqu'il a tenté de conquérir Midgard il estimait que ce monde manquait d'un Dieu et se voyait tout destiné à lui offrir son salut, en incarnant une déité bienveillante là où Odin avait, avant lui, réclamé bien des terres par la plus pure des violences. Pour les Midgardiens, à l'espérance de vie similaire à celle de fourmis, en quoi la perte de libre arbitre pouvait-elle importer s'il agençait la fourmilière à leur place en compensation ?
En réalité il était ivre de rage et de confusion, il voulait arracher à Thor le monde qu'il aimait et exercer son joug sur une population considérée inférieure. Il voulait, viscéralement, revendiquer sa toute divinité et forcer les regards à se braquer sur lui.
Le problème est bien là : ses actes ne lui apparaissent jamais assez sinistres pour éveiller une once de culpabilité en lui. Ou peut-être qu'il se sent coupable et qu'il se dissimule dans le fatalisme, derrière la monstruosité et le chaos perçus dans sa nature.

bien ou mal ? − C'est très variable. Chaotique à tendance mauvais.
groupe − Les manipulateurs.
un désir inavoué − Le désir de toucher à de la reconnaissance inconditionnelle et celui de pouvoir retourner dans un endroit où être en paix brûlent dans une partie de son esprit - une partie reniée. Dans cet espace de déraison incandescente il se surprend à vouloir posséder à nouveau la confiance de Thor.
votre plus grande peur − Etre oublié.



Pouvoirs & capacités

- Physiologie Jotun : Les tissus musculaires d'un Jotun bénéficient d'une densité trois fois supérieure à celle d'un Midgardien, densité proche de celle d'un Asgardien - une spécificité qui armure assez convenablement le corps pour lui permettre d'encaisser de nombreux coups. Le poids de Loki est, par voie de conséquence, plus élevé qu'il n'y semblerait. Il n'est pas sensible à la magie du froid, offensive, déployée par un Jotun mais entrer en contact avec cette dernière, ou avec toute relique en étant infusée dissoudra l'enchantement qui maquille sa peau de couleurs Asgardiennes. Sa nature de géant du froid lui confère également une ouïe et une vue particulièrement aiguisées.
- Force sur-humaine : Sa force n'est pas comparable à celle des résidents de Midgard - qu'il peut soulever d'un bras sans déployer d'effort. Même si le référentiel n'est pas le même, qu'il faudra compter sur plusieurs centaines de kilos pour le voir vaciller, la puissance physique n'est pas son atout majeur et comparativement à d'autres êtres bénéficiant des mêmes caractéristiques que lui, Loki est tout au mieux de force moyenne. Il dénote par rapport aux autres géants du Froid, est bien plus chétif. Sa magie peut toutefois suppléer temporairement à ses faiblesses et lui octroyer, en s'infusant dans son corps, un regain d'ardeur.
- Guérison, endurance et vitesse élevées : Ses blessures ne l'handicapent que lorsqu'elles sont d'une haute gravité, la douleur est dissolue par le goût de l'adrénaline appris dès l'enfance, bien que Loki en soit amplement moins assoiffé que son frère, mais surtout par la vitesse de guérison de son corps. Il s'agit d'une guérison partielle, bien souvent des soins devront être appliqués à posteriori, mais d'une égide suffisante pour résister à ce qui aurait été létal ou incapacitant pour d'autres. Sa vitesse équivaut à celle d'un Asgardien et, au même titre que sa souplesse ou que sa dextérité, il s'agit d'un atout davantage exercé par son style de combat que ne l'est la force brute.
- Présence inhibée : Loki peut rendre sa présence indiscernable et étendre ce service à d'éventuels accompagnants. Ceux agglomérés sous sa magie seront inaudibles et invisibles à l'extérieur de son cercle d'influence - cela s'apparente à de l'hypnose, un piège de l'esprit, qui n'autorise plus la conscience des opposants à se sédimenter sur l'espace autour de lui, il dévie leur attention là où il n'est pas - c'est ainsi qu'il parvient à duper Heimdall le gardien. Ses victimes ne peuvent s'arrêter sur lui assez longtemps pour le voir. Pourtant, son reflet peut être perçu dans les miroirs.
- Longévité : Semblable à celle d'un Asgardien. Il venait de naître, il y a de ça 1000 ans, lorsque la guerre qui déchirait Asgard et Jötunheim prit fin et il approxime lui-même son espérance de vie à 5000 ans.
- Création et manipulation d'illusions : En invoquant puis sculptant une magie au vert brumeux, aux allures holographiques, Loki est capable de créer des illusions bien souvent destinées à tromper ses adversaires. Ces dernières se déclinent régulièrement sous la forme de copies de lui-même cependant il peut générer quelconque image que ce soit. Ses copies peuvent s'éloigner de lui et occuper divers postes à la fois, bien que cela implique une concentration proportionnelle à la technicité de la machination. Ses illusions peuvent également être projetées à un espace entier, pour donner naissance à une scène remaniée selon sa volonté et qui apparaîtra réelle aux yeux des observateurs peu familiers à ses mauvais tours. Loki peut également apposer une illusion sur une tierce personne, par exemple pour altérer son apparence.
- Métamorphose : Le dieu de la Ruse possède la capacité de modifier son corps et/ou sa voix afin de singer une personne de son choix. Il peut également changer la forme des vêtements portés. Ce pouvoir s'applique également à autrui et contrairement à ses illusions qui s'avèrent intangibles, dissoutes au premier contact, les formes changées demeurent bien matérielles sous le toucher. Il ne peut toutefois pas copier les éventuels pouvoirs.
- Manipulation mentale : Il est capable d'incanter des sorts destinés à aliéner les consciences - maléfices semblables à des murmures coercitifs situés en arrière-plan - contre lesquels il est toutefois possible de résister, moyennant une force suffisante. Il peut également accéder à des bribes de la pensée d'autrui, en déclenchant des réminiscences brutales et vivantes chez sa cible pour se saisir de l'information, rejouée devant lui.
- Conjuration : Loki est capable d'invoquer des objets qui surgissent du vide, à l'instar de ses dagues.
- Télékinésie : Il peut moduler la trajectoire des armes qu'il lance ainsi que les imprégner, dans la manœuvre, d'un supplément d'énergie - ses dagues suintent d'un éclat vert lorsqu'elles sont touchées de cette magie. Le dieu de la Ruse peut également projeter les objets, comme si une onde de choc se déployait hors de son corps, ou les conduire à lui.
- Projection Astrale : Il est en mesure d'envoyer son esprit visiter des lieux éloignés en tissant jusqu'à son corps, laissé sur place, un fil d'Ariane pour sécuriser sa prospection.
- Formé au combat : Bien que la fièvre du champ de bataille l'enlace faiblement en comparaison de l'étreinte qu'elle exerce sur son son frère, Loki demeure un combattant exercé par des siècles de pratique et s'avère particulièrement efficace dans le maniement de la lance, du sceptre ou des dagues.


Anecdotes

il a toujours été un grand lecteur et conserve un goût prononcé pour les traités d'astronomie. (+) à l'abris du regard d'Odin et des attendus de rang, là où pouvait s'exprimer l’enthousiasme enfantin, Thor a longuement insisté auprès de lui pour apprendre des bribes de magie. le dieu de la Ruse a finalement cédé en lui transmettant quelques notions de métamorphose. (+) au fil des siècles il a changé son frère en de nombreuses choses ingrates, notamment en crapaud. (+) lorsqu'il avait huit ans, connaissant bien l'affection que Thor vouait aux serpents, il s'est changé en un spécimen constellé de magnifiques couleurs. pour subjuguer et mieux poignarder l'infortuné en parvenant près de lui. (+) initialement il ne désirait pas le trône d'Asgard, davantage sortir de l'ombre de son frère pour être considéré en égal à la lumière du jour. si, au début, il percevait plus de maladresse et de recherche de conformité que de malveillance dans l'attitude de Thor, qui le reléguait toujours vers l'arrière ou moquait les arts magiques sur la scène publique, les graines de la discorde finissent toujours par fleurir une fois plantées. et les racines empoisonnées isolèrent son cœur de ceux des autres. (+) l'empoisonnement fut d'autant plus sûr qu'une partie des Asgardiens - dont le trio palatin et dame Sif - entretenait à son égard une défiance à peine jugulée par son statut de prince.  (+) il courait en Asgard comme la certitude populaire, latente et informulée, que Loki ne serait jamais roi. la prégnance du non-dit l'alourdissait assez pour que, rageusement, il s'enlise davantage dans les mauvais tours et les vengeances à ses yeux bénignes.(+) peut-être était-il en proie à la paranoïa, peut-être recevait-il en observant les autres le reflet de ses propres insécurités. peut-être distinguait-il des biais de confirmation dans la moindre chose. (+) sa mère a toujours été un rempart tâchant de canaliser le raz-de-marée de ses idées noires. leurs magies étaient proches.(+) durant son exil forcé, à la suite de sa chute du Bifrost, il fit la rencontre du pire être envisageable : le titan fou Thanos. ce dernier fit jaillir ses pires griefs par la force et le supplice. (+) bien qu'il ne regrette en rien ses exactions sur Midgard, il sait que sa confusion était réelle durant ces événements - ce qui pourrait ébrécher sa dignité si cela venait à être su. sa mémoire était altérée par une fureur brûlante, incohérente sans être à ses yeux illégitime.
Personnalité

Si son existence était un instantané, sa silhouette percerait dans un contre-jour aveuglant - serait pareille à une forme noire venue perturber une parfaite synesthésie de couleurs et de sens. Loki est semblable à une inconstance rendue constante, racontable, par l'antinomie. Avant d'être pour lui, il était ce qui ne devait pas être pour autrui. Il était l'ombre de son frère, le négatif, la narration inverse, qui rendait si descriptible le rayonnement de Thor. Si les guerriers d'Asgard devaient abattre leurs armes, ou leurs vies, en étant portés jusqu'au Valhalla par les éloges de fanfares glorieuses lui était semblable à une élégie morose, murmurée, serpentant dans l'envers du décor mémorable. Il était cette voix fluette, raisonnée et agaçante - perfide - qui entendait corrompre l'abnégation. La langue d'Argent, le beau-parleur. Loki ne faisait pas, contrairement aux autres, corps avec l'idéal de la cité éternelle. Il était l'être de sang froid de ce monde bouillonnant - qui pourtant devait incarner la ferveur d'un prince. Il était peu enclin au sacrifice, négociant contre lui et le feintant en invoquant les machinations. Ses attributs divins et sa mythologie se dessinèrent très nettement : la ruse, la duperie, la félonie. Tel était-il raconté notamment sur Midgard.
Longtemps présenté par l'antagonisme, par des prérogatives versatiles, il prit possession de la place assignée plutôt que de la subir - n'étant pas de ceux qui ploient le torse. S'il était présenté comme le Dieu de la Malice il n'était pourtant pas perçu comme celui du Mal et, de manière tantôt arrangeante tantôt enrageante, ses complots étaient vécus comme des fatalités de seconde zone. Oubliables et pardonnables - car tel était Loki.
C'était pourtant plus profond, plus grouillant, que ça. Le Chaos était son intime compagnon, un appel perpétuel à l'inconstance alors qu'il peinait à tenir à autre chose qu'à des idées aussi fondatrices qu'abstraites inculquées par le prestige de son rang - dernier garde-fou égotique - il tenait si peu aux gens. A l'exception de quelques uns tous ressemblaient à des variables fourmillantes, à piquer, à additionner, à investiguer. A manipuler pour tromper l'ennui et asseoir un pouvoir. Sans que cela soit personnel - la dépersonnalisation était déjà trop forte.
S'il ne pouvait pas investir la pleine lumière alors il jouirait de l'ombre pour s'illustrer, pour contrarier et surtout pour jouer. Le jeu était son arme et son ivresse - il aimait à tirer les ficelles nécessaires pour faire trébucher. Aimait l'impression de ne rien avoir à perdre. Bien souvent ses planifications étaient spontanées, opportunistes et rieuses sous cape, il souhaitait moins détruire qu'abîmer. Afin d'ensuite démontrer sa capacité à réparer - capacité qui lui octroya bien souvent une amnistie. Mais toujours ce paradoxe - on lui pardonnait moins par révérence envers son aide que par manque d'égard envers les dégâts causés. Lorsqu'il n'était pas le marionnettiste de la débâcle mais un simple adjuvant on oubliait sa participation au profit des tapageuses prouesses martiales. Au profit de Thor. Le percevait-on comme insignifiant ? Peut-être que ses tours n'étaient pas assez sanglants pour le Royaume de la Guerre. Peut-être aurait-il préféré être âprement haï plutôt que congédié. Plutôt que berné par les sottes promesses qui faisaient de lui l'égal prétendu de Thor. Ses interventions étaient aussi caustiques que de velours, taquines et virulentes. Vicieuses et si intimes - il avait un besoin malade de se rendre nécessaire, de se rendre intangible et intouchable.
Son estime de lui-même était malade ; en constant affrontement avec la place misérable qu'on voulait bien lui octroyer. Ses ailes princières étaient à l'étroit dans l'ombre. Ses insécurités n'étaient pas acceptées, il ne pouvait - ne savait pas - courber l'échine et donner raison alors qu'il se sentait né pour incarner une opposition. Pire, il était également né pour être un prince et le prestige contrarié n'était pas seyant. Son éducation, dans laquelle il ne pourrait nier s'être plongé, avait bien trop d'incidence sur ses aspirations et sur cette légitimité à laquelle il pouvait prétendre.
Il n'avait initialement nulle haine envers Thor, se persuadait que son envie était inhibée par son amour. Jugulée par les moments où, lui plus que quiconque, avait accès au Dieu du Tonnerre non-armuré de son devoir. Mais Odin était un artisan de la Discorde - un menteur prônant des valeurs contraires à sa propre nature.
La trahison rendit ce qui était acceptable, puisque contournable par l'ingéniosité et le jeu, foncièrement destructeur. La révélation de ses origines crocheta absolument tout le récit que Loki avait consenti à se bâtir - son identité elle-même. Sous ce nouveau jour brûlant tout pouvait être relu sous un nouveau prisme et la fatalité planta ses serres jusqu'au jour de sa naissance. Jamais Odin n'aurait accepté un Jotun sur le trône d'Asgard et lui n'avait jamais été qu'un instrument d'alliance politique, qu'une relique volée. Était-ce pour ça que tous lui déniait sa place de souverain ?
Frustration. Rage. Trahison. Ego piétiné. Dégoût. Mais pas encore de volonté puissamment vengeresse - il voulait prouver et devait se prouver, revendiquer plus abruptement que jamais. Détruire Jötunheim et avec ce monde toute la souillure qui mordait sa propre peau. Il eut besoin de rapiécer son histoire en y éliminant les parasites.
Mais Thor s'opposa à lui, ô le superbe fils qui prétendait avoir grandi alors qu'il ne connaissait rien de l'inextricable fatalité.
Mais Odin le répudia sans témoigner la moindre considération envers l'accomplissement qu'il réalisait en son nom.
Lorsque Loki tomba du Bifrost, le dernier regard qu'il légua était fait de haine froide et résolue - témoigna d'un abandon total, abandon de ce qu'il aurait dû être à leurs yeux. A cet instant il était plus que jamais le Roi légitime. Les maigres relents de sa dévotion étaient morts.
Si l'empathie n'eut jamais été sa principale qualité, que les autres lui apparaissaient plus utiles à calculer et à entortiller dans ses malices qu'à aimer, ses dernières digues venaient de s'ouvrir.
Son exil, sa survie, le rendirent ivre de certitude - s'il n'avait nul endroit où retourner il disposait de bien plus, auto-persuasion, estime trop grande de soi-même pour compenser la vacuité et surtout permettre à la rage de se déployer sur une assise pérenne. Loki a toujours été un obstiné, un fomenteur, un inconstant prêt à salir des mains déjà vues comme souillées.
Si peu de choses semblent lui importer, encore moins peuvent prétendre à son respect - assez pour qu'il n'entendent pas les dénaturer ou les désarticuler - ses propres failles sont d'autant plus béantes qu'il se refuse à les accepter. Son absolu besoin de reconnaissance, qu'il prétend n'être qu'un dû, l'aveugle de lourdes œillères. Si la paix semble si contraire à sa nature, écœurante et révulsante, il n'en demeure pas moins qu'il l'entend parfois murmurer derrière la porte de ses désirs inavoués.  


informations complémentaires

Que faisiez-vous avant d'atterrir à Burning Dust ? Il venait de dérober les traits du Père de Toute chose après avoir congédié ce dernier sur Midgard. Odin était ensorcelé, inapte à se souvenir de sa réelle nature et obnubilé par l'idée de demeurer à cet endroit - une humiliation savoureuse, pied-de-nez amusant à l'exil de Thor. Loki avait ainsi récupéré le trône, agençait Asgard autour d'une doctrine bien moins guerrière que contemplative - en pâmoison devant sa propre figure. Il s'est trouvé déplacé sans signes avant-coureurs.

Savez-vous qui est à l'origine de votre déportation ? Il l'ignore mais cela accapare son esprit et il y perçoit un réel outrage - ses manœuvres venaient enfin de payer. Depuis son arrivée il n'a de cesse d'expérimenter les lieux, obsessionnellement, a tenté de percer ses frontières ou d'en appeler aux pouvoirs du Bifrost - sans succès.

Où avez-vous atterris ?Un endroit vicié, à la cohérence aussi suspendue dans l'air que l'était le ballet des cendres noirâtres et épaisses découpant l'horizon. Quelqu'un avait livré bataille et son propre dos était fier et droit. Le froid corrosif taillait des reliefs incohérents - la glace enlaçait la cime de bâtiments au faste éteint. Un amalgame d'envies sommairement exhaussées - l'exaltation coulant brûlante dans son dos - et brutalement écrasées - son torse fut compressé de l'intérieur et il entendit un sifflement moqueur comme s'il surgissait de lui-même. Une foule subjuguée, presque à vomir, le couvait de sa présence. Elle n'était pas existante. Il se ressentait comme l'artiste de ce tableau, il était révéré pour cela par des fantômes. Sans comprendre si ces fantômes en étaient par leur mort ou par leur absence de signification à ses yeux. Il pouvait sentir qu'un sourire sardonique effilait ses lèvres et, le cœur soudain à nouveau gonflé de venin, sa botte armurée investit princièrement un piédestal. Friable sous la pression qu'il exerçait dessus. Alors ses yeux se baissèrent et se perdirent. Il aurait dû en rire mais c'était à hurler. Il n'était pas à l'agonie, il était un corps mort et outrageusement déchiré. Il ne lui avait rien épargné. Thor.
Lorsqu'il revint à lui le mirage s'était dissipé. Et la ville se présentait, fringante, devant lui.

Quelle a été votre réaction une fois en ville ? Il ne comprit pas, rejeta, son hallucination grotesque. L'incompréhension laissa place à la fureur. Ces émotions contre-productives finirent par s'étioler et par regagner l'arrière-plan de sa conscience en la faveur d'une entêtante volonté de comprendre. De connaître l'identité de celui se jouant de lui, de récupérer des cartes pour étoffer son nouveau jeu.

Que comptez-vous faire maintenant que vous êtes prisonnier ? Approcher des contacts, rechercher d'éventuelles figures connues et utilisables, trouver un moyen de mettre fin à la supercherie - dans laquelle il aurait possiblement pu se complaire si Asgard n'était pas sienne ailleurs, si son arrivée s'était déroulée autrement.



"You were made to be ruled. It is the unspoken truth of humanity that you crave subjugation. In the end, you will always kneel"



Midgard, l'enceinte du milieu tissée par et dans la gloire d'Odin, a toujours été un barde servile prompt à se nourrir de quelques prouesses pour construire sa foi, son panthéon. Ce Royaume dans l’œil du Père de Toute Chose ne pouvait se soustraire indéfiniment aux ennemis de son protecteur distant - en l'An 965 un contingent de Jotuns mené par le roi Laufey envahit une modeste ville de Norvège, Tønsberg, à dessein d'en faire le centre névralgique d'une nouvelle ère glaciaire et de revendiquer les cendres froides de l'humanité, étendant alors l’hiver à un second monde. Cependant les Einherjar, troupes guerrières ordonnancées par Odin, intervinrent en la faveur des Midgardiens et l'assaut des Géants du Froid jugulé, ceux-ci se retranchèrent vers la froideur de Jötunheim pour panser leur déroute.
Puisque les résistances de l'ennemi de longue date semblaient enfoncées Odin poursuivit, convertit son acte de protection en attaque - la bataille de Jötunheim dura longtemps car le cœur indocile de ce monde, alimenté par le pouvoir de l'écrin des hivers d'antan, ne consentait pas à cesser de palpiter. Les batailles furent féroces, la glace abattue était ré-animée par la magie inhérente au lieu, les reliefs étaient aussi moribonds que létaux, les cadavres cristallins des Jotuns se perdaient dans les aspérités du décor, les sangs carmin et noirâtre se confondaient autant par leur profusion qu'à la manière dont ils étaient oubliés - la faute au froid, à la fièvre, à la guerre. Ce conflit n'était pas bien rangé, plutôt laid et cet ennemi-ci, jaillissant de la pénombre et frappant dans le dos afin de ne pas être abattu à domicile, l'histoire Asgardienne allait peiner à un jour l'honorer. A l'incorporer dans une fresque apaisée.
Voilà peut-être ce que le Père de Toute Chose en vint à penser lorsque, sa superbe abandonnée et le souffle court, il chancela en victorieux jusqu'au temple faisant office d'épicentre de la vie pour Jötunheim. Lorsqu'il prit la décision de déposséder ce monde de sa puissance - et peut-être d'une part de sa substance - il se voyait certainement préparer la paix. Mais désarmer l'ennemi n'était pas le pacifier - Odin pouvait incapaciter la menace l'espace d'un temps mais il ne s'agissait pas d'une solution viable sur le long terme, bien au contraire la ruse allait avoir le potentiel d'accentuer l'inimitié entre les deux races jadis rivales désormais différenciées par un âpre rapport de puissance. Par l'humiliation.
Sa solution ne se saisissait pas de la diplomatie, ne laissait - même dans l'avenir - aucun rôle actif aux Jotuns, aucune raison valable pour eux de tenir à la paix comme Asgard y tiendrait. Ils ne pourraient que la subir. Pourtant, inflexible, Odin déroba la cassette des hivers d’antan.
Les pleurs s'échouaient dans l'espace vide, contre les murs éteints du temple et il finirent par attirer l'attention de l'autre âme encore chaude en ces lieux. Un bambin trônait, pareil à une relique, sur un autel vierge de tout ornement. Il serait difficile de savoir quelle idée traversa la première l'esprit du Père de Toute Chose lorsqu'il saisit le nourrisson entre ses mains armurées - il notifia sa chétivité, comprit ou estima qu'il était laissé pour mort, en effet le roi Laufey s'était désintéressé de cette progéniture qui, jamais, n'allait pouvoir dépasser la taille d'un Asgardien. L'histoire qui ne sera racontée à l'enfant que trop tard, qu'au bord du gouffre, dépeindra le vieil Asgardien comme touché au cœur. Comme mis à genou par l'innocence d'une vie qui exhibait devant lui toute sa fragilité.
Mais l'enfant, Loki, croira moins en l'humidité de l’œil d'Odin porté sur lui qu'à la prise en considération d'une opportunité. Alors que le Père de Toute Chose était encore peint du sang Jotun, que son incantation décolorait progressivement l'enfant comme pour le laver par sa bénédiction, la possibilité de préparer un trait d'union avec Jötunheim se précisait. L'enfant des glaces et d'éducation Asgardienne allait pouvoir être le socle sur lequel tisser une alliance, à partir duquel toucher à la paix éternelle.

Loki fut élevé en prince, comme le deuxième fils de Frigga et d'Odin, comme le frère de Thor. Le Père de Toute Chose, ayant goûté à la victoire totale, ayant bâti son royaume et sentant poindre les effets d'une vieillesse encore diffuse, entreprit de poser les premières pierres de son dernier accomplissement : sceller l'unification des mondes pour qu'elle survive à son trépas. Que son oeuvre demeure. La guerre n'était plus un enjeu face au poids des acquis - bien qu'elle tapissait encore, glorieuse, les vitraux du palais.
Les enseignements d'Odin se prétendaient égaux entre ses fils - pourtant les deux garçons étaient des opposés drastiques et Thor reflétait à lui seul toute la lumière de la cité éternelle, il éblouissait.
Sans repousser. Car s'il était envieux de l'éclat de son frère, Loki s'en abreuvait peut-être plus encore que tous ceux qui l'admiraient sans connaître ses fêlures - fêlures qu'il conservait pour lui-même. Fêlures de Thor qui rehaussaient ses propres traits d'un rictus lorsque son frère s'échinait à les dissimuler sans son aide bienvenue. Il était son ombre et la main invisible posée sur son épaule, tout autant que le murmure espiègle chantonné à son oreille. Ils étaient à deux un seul - jusqu'à un certain stade.
Jusqu'à ce que leurs affinités et rôles bien différenciés ne les séparent sans plus les unir. Thor fut tout naturellement convié vers la grandeur du fait de son adresse martiale et il ne s'agit guère là d'un appel qui se refuse. Loki, moins habile et bien plus moqué, entendit l'appel du faux-semblant et de la prestidigitation. Il ne pouvait s'installer là où son frère prenait déjà la place avec fracas - la comparaison entre eux était trop incisive, trop en sa défaveur - mais il pouvait occuper en toute quiétude, un rien empoisonnée, les recoins sombres délaissés par la lumière de son aîné. Sans l'admettre il enrageait de ne plus percevoir chez Thor ces fêlures si intimes - celles qui rendaient logique, nécessaire, sa présence à ses côtés. Les autres hissaient le prince doré sur un piédestal où lui n'avait plus sa place car Thor ne devait plus être faible. Tous semblaient aveugles à ce que Loki savait : son frère n'était pas un objet logique d’idolâtrie - il était instable et immature sans le contre-poids accordé par ses interventions, jamais saluées, souvent conspuées.
Sa mère fut un roc auquel s'enchaîner pour échapper aux courants destructeurs qui menaçaient de l'emporter, déjà, loin de la raison. Thor n'était plus qu'une ombre portée, que quelques présences, que l'image horripilante qu'il s'en faisait - un éclat plus assez vif pour rassasier ou admettre, il donnait viscéralement l'envie d'être piqué, torturé, sorti de son chemin, désorienté. Loki commença à ressentir l'envie de sortir de l'ombre, juste assez, pour faire trébucher alors qu'on ne le regardait plus. Cette envie entêtante allait devenir sa seule raison.
Frigga introduisit son fils à un art, la magie, s'exerçant dans les ombres comme pour redorer ces dernières tout en nourrissant la curiosité insatiable de Loki - à l'ombre d'une forteresse de bouquins il s'était effectivement toujours senti bien. Mais même s'il excellait et qu'il dévorait des grimoires jusqu'à y abandonner son sommeil cela ne suffisait pas. A Asgard la magie était méconsidérée en comparaison du maniement de l'arme, s'avérait souvent admise comme un savoir féminin et comme une coquetterie pour un homme. La magie était une nouvelle raison d'être moqué. Ce qui s’avérait peu admissible, enrageant, en l'absence d'un contre-poids qui permettrait de faire valoir sa princière légitimité. Au même titre que Thor il était d'ascendance royale.
Cependant son estime envers les arts magiques ne perdit jamais en superbe et il en fit sa force comme un pied-de-nez. Thor était évidemment son cobaye à chaque fois où il apprenait un nouvel enchantement - quelle liesse de le supplanter et de jouer avec lui. Ou de se jouer de lui. Son amertume était encore sous-jacente, maquillée par la malice qui lui était imputée, qui expliquait presque confortablement ses frasques et qui était dite, jusqu’à Midgard, entrelacée à sa nature. Si les attentes auxquelles il ne répondait pas lui niaient du prestige il nourrissait en solitaire, presque auto-suffisant, sa propre dignité et son propre récit. Il demeurait un prince par son héritage de sang inaltérable et il se savait en mesure de s’illustrer là où personne ne regardait – il était le seul en mesure de duper Heimdall le gardien, ce dieu servile aux attributs si contraires aux siens, ce dieu dont il était seul à pouvoir rire. Par cet antagonisme il fut en mesure de mieux situer sa place en Asgard. Si son frère s'illustrait en guerrier d'or lui se faisait langue d'argent, beau-parleur et bonimenteur, bien souvent les Asgardiens négligeaient la réputation de Loki, pourtant inscrite dans son titre de Prince du Mensonge et acceptaient ses caresses flatteuses autant que ses conseils de velours. L'oisiveté des banquets magnifiait les distractions proposées par ses tours et donnait de l'attrait à ses belles paroles. Les jeux de cour devinrent un de ses terrains d'exercice et, s'éloignant des déluges d'alcool, il y observait la vie s'agencer pour mieux paramétrer les impulsions curieuses qu'il lui donnerait.
Il aimait Thor, qui incarnait à la fois sa maladie de mieux en mieux acceptée et son remède de plus en plus nié, il aimait ce père à satisfaire et cette mère à rendre fière. Régulièrement son frère le conviait dans ses campagnes de pacification et Loki s’y illustrait en négociateur et tacticien à l’ombre des faits d’armes les plus éclatants, il retrouvait parfois son rôle de soutien auprès de Thor. A l’occasion après avoir causé de lui-même le problème à résoudre – car sa soif était grande, qu’il avait peu à y perdre et beaucoup à y gagner même si la satisfaction était vite consumée.
Depuis maintenant des siècles son frère se rapprochait d’un trio de guerriers et, particulièrement selon son regard jaloux, de Dame Sif.  Alors qu’il ne pouvait guère permettre à cette situation, déplaisante, de se sédimenter autour de Thor il s’ingénia à fomenter les tours les plus horripilants en direction du quatuor – jusqu’à obtenir leur franche irritation. Sif étant certainement la plus rétive à son égard, ce qui n’était pas sans prétendument l’amuser.
Il y eut un jour où sa jalousie à l'égard de Thor ne trouva nul catalyseur, un jour qui entraîna les suivants dans son sillage. A l'instant où le marteau Mjöllnir fut placé entre les mains téméraires et insouciantes de son frère l'orgueil de Loki se fissura et le désaveu colonisa ses pensées enfouies - car cette arme, au manche trop court, imparfaite, faisait écho à sa propre nature et lui fut refusée. Pour une fois de trop Thor lui subtilisa, sans voir ni comprendre, ce qui lui revenait. Il lui indiquait pour une fois de trop qu'il était le seul prince armuré de la gloire intrinsèque à ce statut.
Mais Loki n'était toujours pas de ceux qui ploient ou qui s'ordonnent et abdiquent en fonction des sages attendus - il embrassa plus fougueusement encore la malice qui, elle, lui conférait un statut d'exception et d'icône. Dès lors il serpenta, doucereux, le long des pas de son frère en mimant une abnégation semblable à celle mobilisée dans son enfance - lorsqu'ils n'étaient encore qu'un. Echo d'un temps où servir les intérêts de Thor revenait à concrétiser les siens.
L'annonce du couronnement de son frère était attendue, en flottaison dans l'air depuis des décennies à l'instar d'un couperet, pourtant lorsqu'elle s’abattit enfin cela ne pouvait être autrement que trop tôt. Si Loki ne voulait pas le trône cela ne signifiait pas qu'il était prêt à l'abdiquer au profit de Thor, car cela aurait été équivalent à renoncer définitivement au simulacre d'égalité qui faisait d'eux, deux, des princes en lice. Admettre Thor comme son roi revenait à trop perdre pour ne rien y gagner - la seule chose qui crépitait encore en lui comme pour permettre à cette folie de trouver du sens était son perfide amour. Il savait que son aîné était cavalier et immature, que son intronisation serait synonyme de débâcle dénuée d'enjeu, il enrageait face à l'aveuglement d'Odin et pourtant il ne pouvait s'empêcher de témoigner à Thor une fierté dont il ne parviendrait pas à soupeser pour lui-même la véracité.
Face à lui-même il devait donc trouver un compromis à dessein d'amortir la contrariété de ces événements, afin de les marquer de son empreinte faute de penser pouvoir réellement les empoigner - l'enjeu n'était pas tant de couper Thor du trône que de contrarier la cérémonie, détestée, de la retarder et de réduire sa gloire rituelle. Il désirait dans la manœuvre démontrer la faillibilité de Thor, son orgueil, afin de désacraliser sa nouvelle toute-puissance. Il voulait le faire redescendre à portée, inféodé à ses conseils encore une fois et il voulait également tuer le temps. Petit amusement personnel.
Alors à l'insu d'Heimdall il entra en contact avec le roi Laufey de Jötunheim et offrit à une poignée, insignifiante, de Jotuns la chance de s'introduire en Asgard durant la cérémonie. Le peuple qui subsistait dans un froid moribond n'attendait que deux choses : la vengeance et la restitution de son cœur volé par Odin, le retour de l'écrin des hivers d'Antan. Loki le savait.
Le jour du couronnement arrivé la farce du sournois était toute prête. Il ne lui restait qu’à se muer en frère serviable afin de réserver le siège le plus proche de la débâcle – là, si complice, il n’allait rien perdre des désillusions prêtes à frapper le futur roi et comptait bien s’en nourrir, peut-être de manière suffisante, pour que tout soit rendu plus digeste.
L’ombre de Thor se dégagea, tonitruante, des piliers safranés qui encadraient l’antichambre de son intronisation et Loki l’entendit ordonner un nouveau verre – le colosse érodé de failles avait toujours trouvé en l’alcool le moyen d’expurger ses émotions encombrantes. A sa décharge en Asgard l’ébriété s’avérait être un vernis régulièrement employé pour recouvrir le doute par la fièvre et Loki se trouva pauvrement rasséréné de constater son frère à ce point lové dans l’évitement et surtout seul - aussi écrasant d’enthousiasme pouvait-il paraître, le fourbe lui n’était pas dupe et grâce à ce qu'il comprenait son sourire pouvait être plein. Loki n’attendit pas davantage pour aller à la rencontre du presque souverain, prit doucereusement sa place à ses côtés comme s’il accomplissait un rituel, avant de s’armer d’un sourire tendre pour mieux le questionner rhétoriquement sur sa nervosité. Évidemment son frère démentit dans un éclat de rire chaud – celui qui d’ordinaire tordait aisément le cou aux contestations, car lorsque le Prince doré l’utilisait, sous l’égide de la sympathie, cela signifiait que la discussion était close et que rien ne pourrait être tiré hors de son assurance de plomb. Mais cette fois-ci Loki en voulait plus – peut-être parce que le flanc de son frère était tout particulièrement exposé ou peut-être parce qu’il était lui-même seul en mesure de lui appliquer un baume encourageant. Le prince du mensonge relança avec une anecdote bien peu glorieuse, les tribulations de Nornheim, son rire se fit l’écho de celui du presque roi sans que le rusé ne s'essaye à délimiter les frontières de sa propre sincérité. Indéniablement ils avaient vécu ensemble et c’est par égard envers cette certitude que les moqueries de Thor à l’encontre de ses tours sur le champ de bataille furent accueillies avec relative bienveillance. Son frère savait – devait savoir – à quel point la malice s'avéra bien des fois salvatrice et Loki était prêt à compter sur le respect de son frère dans l’intimité de leur échange. Mais il n’était guère prêt à réaliser le même exercice de confiance pour ce serviteur qui, pensant pouvoir prétendre à partager un instant de connivence avec Thor, se ria à son tour du dieu de la Malice comme s’il s’agissait d’un acte insignifiant et plébiscité ou, pire, en pensant pouvoir occuper l’espace à son détriment. D’une sèche rotation de poignet le magicien fit jaillir en représailles des serpents du calice que l’infortuné venait servilement apporter – évidemment Thor le sermonna superficiellement, sans rien saisir de l’outrage ordinaire s’étant déroulé devant ses yeux. Si son frère n'y voyait certainement qu'une fourberie innocente, le rire de Loki prenait pourtant vie à la mesure de la décomposition des traits, déformés d'une peur nourricière, du malheureux. Sans avoir à se cacher du dieu du Tonnerre le fourbe volait une fois encore de la superbe empoisonnée, car si le respect dû à son rang n'était pas acquis alors il devait être forcé. Lorsque son frère l'accompagna finalement dans sa moquerie il se sentit en pleine possession de sa légitimité et leurs splendeurs mêlées, temporairement, se découpaient nettement du décorum fait d'or et de vies vassales.
Le silence s'infiltrait pourtant entre eux, s'engouffrait sous l'armure noble du roi qui semblait peiner à déglutir. L'émotion de Loki se fit sans doute réelle lorsqu'il lui offrit sa bénédiction comme pour le délivrer d'une part d'incertain. L'ambivalence ne l'ayant jamais désarçonné.
"J'ai attendu ce jour aussi longtemps que toi. Tu es mon frère et mon ami. Parfois je suis envieux, mais ne doute jamais du fait que je t'aime." Thor semblait être en l'attente d'une autorisation, de la sienne, pour pouvoir avancer vers la foule. Difficile de dire si cela était plus touchant que grisant.
Cette complicité suspendue, volée à la cohérence et pourtant si naturelle, prit fin. Lorsque la cérémonie du couronnement débuta ses fanfaronnades les Norns et Loki seuls savaient que l'issue n'allait guère être fêtée en promesse de paix.
Son frère n'était plus une âme à conseiller, il laissait désormais à voir un narcissisme puissant et minaudant, fendait, piétinait, la splendeur solennelle de l'instant. Affairé dans sa parade, similaire à une démonstration de force, Thor ne semblait voir que lui-même alors pourtant qu'une foule acclamait sa légitimité. Il flattait sa réussite avec une désinvolture d'enfant sans comprendre qu'elle lui était offerte et non qu'il l'avait gagnée par mérite. Asgard s'était parée de ses plus beaux joyaux pour lui et ses âmes scandaient son nom - c'était plus que ce que Loki pouvait admettre. Il ne pouvait tolérer de voir son frère effleurer avec frivolité ce que lui brûlerait de saisir - la reconnaissance était si naturelle pour le brillant Thor qu'elle en devenait un élément résiduel du décor même dans sa plus pure expression. Heureusement personne ne porta attention à Loki, pas assez pour apercevoir sa mâchoire serrée et son regard tiré vers le bas par le ressentiment et la jalousie.
Il aurait pu rire lorsque Odin demanda, en ayant vraisemblablement oublié à force de beaux protocoles à qui il s’adressait, si son frère était prêt à faire le serment de se montrer indifférent à l’égoïsme et à l’ambition. C’était presque beau tant il s’agissait-là d’une preuve de l’aveuglement du Père de Toute Chose. Mais le sourire du malicieux se restreignit à une ombre discrète jouant à la commissure de ses lèvres – ils y étaient presque. Plus Thor était proche des mots fatidiques le consacrant roi et plus sa frustration allait être grande, plus il se sentait investi de ses pouvoirs et plus sa tête allait tourner.
L’assaut des géants du froid fut annoncé par Odin comme s’il s’agissait d’un supplice, vécu par le fourbe comme un regain de contrôle, une gifle pédagogique adressée par procuration à celles et ceux qui bradaient leurs allégeances à un roi prétendu et puéril. Cette fois il n’allait pas être question de festoyer aux dépends de Loki, de se jouer de son envie, mais bien d’apprendre grâce à lui toute l’impuissance de Thor. Cette fois, pour un temps si mince, c’était à lui de rire même si c’était sous cape. La cérémonie fut avortée et Odin manda ses fils pour qu’ils le suivent jusqu’à sa salle des trésors attaquée : évidemment le Destructeur avait fait son œuvre et des assaillants il ne restait que des cadavres démembrés qui jonchaient le sol givré en les attendant bien sagement.
Il n’avait jamais été question d’autre chose. Les Jotuns ne représentant en rien des vies analogues à celles des Ases – c’est ce que le fourbe avait tiré de la mythologie horrifique les peignant en bêtes, adverses par nature, insoumises face au rapport d’obédience dû à Asgard, méprisées et de fait méprisables. Quant aux gardes de la cité tombés si c’était prévisible là n’était pas forcément la volonté, mais qu’importe.
Loki assista en retrait à la joute verbale opposant le roi en déclin et le prince en éventuel devenir. Le feu monta aussi haut qu’il l’avait prédit c’est à dire juste assez pour qu’il puisse se permettre d’y ajouter par la suite un zeste d’huile. Le vieillard tenait à sa sainte paix et le prince doré pensait la maintenir en marchant sur Jotunheim pour venger l’affront essuyé et sûrement se prouver qu’il pouvait le faire, se rassurer éventuellement – si le débat idéologique ne touchait pas particulièrement Loki il ne pouvait qu’intérieurement se féliciter de l’avoir amené.
Lorsqu’il retrouva Thor, plus tard, ce dernier avait dévasté les quelques reliquats restants du banquet et était la proie d’une évidente et nourrissante insatisfaction. Odin lui boudait une permission de laisser s’exprimer toute son immaturité mais, heureusement, le facétieux était là pour signer une dérogation. C’est en frère doux qu’il vint s’asseoir à ses côtés et qu’il lui murmura sa compréhension. L’un des avantages de Thor était qu’il s’auto-alimentait particulièrement bien et en à peine quelques mots le grand prince, jadis muré derrière l’interdiction de son père, était ragaillardi et prêt à affronter le monde de glace.
Sans surprise ses amis ne furent pas aussi envieux à l’idée de partir en croisade mais une fois Thor empoisonné et converti par ses conseils tout était, toujours, plus simple – Loki pouvait immanquablement compter sur la fameuse aura de confiance entourant son frère pour faire plier les résistances du trio Palatin et même celles de Dame Sif. Un vieux classique.
Et pourtant le dieu du Mensonge fut réellement piqué d’étonnement lorsque son frère réclama sa présence à ses côtés au-dessus de toutes les autres – comme si elle comptait. L’espace d’une seconde il se trouva presque sorti de son jeu. Ce qui était foncièrement à éviter. Car Loki ne s’arrête jamais si les pires embranchements s’offrent à lui tant qu’il bénéficie d’une certaine force d’inertie, que sa Malice est plus entêtante que quoi que ce soit d’autre et que la Fatalité est une parfaite explication. Concrètement il ne s’arrête pas tant que les choses ne le désarçonnent pas assez loin de ce qu’il perçoit prédictible ou acceptable.
Et ici la tournure des choses était en définitive très acceptable. L’insistance de Thor finit par lui arracher un large et presque sincère sourire – il réorienta son jeu, prêt à laisser ses supercheries en toile de fond pour bénéficier d’une campagne en égal illusoire de son frère. La machine était déjà lancée et il ne lui restait qu’à savourer les conséquences d’une manière ou d’une autre. La duplicité n’a jamais été dérangeante, elle offre au contraire plusieurs instances superposées et de cumuler les bénéfices. L’embranchement que lui proposait Thor était en réalité savoureux et Loki ne pouvait se le cacher : il appréciait cette proximité aussi corrosive pour sa dignité que réchauffante pour son peu de cœur. Alors il se greffa au groupe avec une joie pleinement exhibée et ne manqua pas de confier à un garde le détail de leur petite escapade pour que celui-ci en informe Odin à son tour. Nul besoin de risquer encore des vies car il se sentait rassasié par le simple fait d'avoir entraîné la désobéissance de son frère. Fouler le sol gelé de Jötunheim était suffisant.
Suffisant pour lui mais guère pour Thor à bien observer l’ardeur guerrière qui émanait de lui, sa fièvre bien tangible était presque intimidante car Loki savait qu’elle ne pouvait être étanchée autrement que dans le sang. Or, ici, le sang paraissait bien désuet aux yeux du dieu du Mensonge qui avait de meilleurs plans.
Le brasier était allumé et quelques rixes allaient très certainement être à déplorer –  l’enjeu était de persister sur un moindre mal et à ce propos le second prince se félicitait d’avoir vendu la mèche, d’avoir tissé un fil d’Ariane derrière eux. Il allait sûrement pouvoir bénéficier de sa propre sagesse. Restait la question du timing.
Les reliefs mourants du monde froid se découpaient devant eux et Loki percevaient les Jotuns derrière leurs couverts, entrelacés à la glace, leurs regards appuyés et silencieux semblaient exercer sur les Ases un jugement rieur – son frère devait également ressentir le poids de cette audience moqueuse à en juger par la rigidité de ses épaules et par celle de son pas. Le fourbe estimait que le prince doré y percevait une offense au détriment d’une réalité sensiblement plus épineuse. Thor, si aveugle à tant de choses, ne pouvait suspecter que les géants prévoyaient sûrement leur visite et encore moins que Loki avait foulé ces terres abandonnées en allié prétendu de l’ennemi peu de temps avant ce jour. Thor ne pouvait savoir ou admettre que les Jotuns contemplaient en eux, presque à raison, la défectuosité du règne d’Odin. Qu’ils en savaient bien plus que lui.
Lorsque Laufey se manifesta devant eux le rusé trouva les côtés de son frère afin de tempérer ses ardeurs et, idéalement, d’éviter une guerre qui excéderait ses propres espérances déjà satisfaites sur l’heure. Mais Thor le rabroua d’un claquement à la rudesse impérative – le dieu du Mensonge reçut une claque humiliante, un rappel à la vérité sous-jacente à leurs routines : même un servant ne serait ainsi réprouvé par le grand Thor qui était estimé de ses amis pour sa mansuétude. Car un servant connaîtrait sa place n’est-ce pas ? Il n’y aurait nul besoin de la lui rappeler. Le facétieux ravala son orgueil, l’aigreur roulant sur sa langue d’argent pour se convertir en tempérance et il tâcha à nouveau de faire entendre raison à son frère dans la douceur.
Il y parvint presque. Mais, alors qu’ils étaient sur le point de tourner les talons pour regagner Asgard, une seule insulte à l’encontre de Thor désossa tous ses efforts.
C’était si prévisible qu’il n’attendit même pas le premier coup porté par son frère pour incanter ses dagues.
Alors que ses illusions prenaient astucieusement les risques à sa place un géant du froid parvint pourtant à sa hauteur et, pris de vitesse, Loki fut empoigné au niveau du poignet par son adversaire. Alors que la morsure du froid aurait dû imprimer de la douleur sur sa peau exposée il n'en fut rien - la stupéfaction saisit l'Asgardien lorsqu'il observa ses couleurs blêmes se mouvoir vers un bleu ingrat aux allures d’incohérence. Ses yeux agités remontèrent vers l'ennemi comme pour quérir une explication, la preuve d'un stratagème, mais il ne perçut dans le regard de la créature difforme que le reflet de son incompréhension - pire, peut-être une once d'intérêt. Le dégoût erratique de Loki se manifesta dans le tranchant de sa dague qui déchira la cage thoracique du témoin.
La bataille faisait rage autour d’eux et lorsque Fandral fut grièvement blessé Loki abattit l’assaillant incriminé - ramené à la réalité alors qu'il auscultait maladivement sa peau - tandis que Volstagg entreprenait de placer le guerrier en sécurité relative. Thor était indifférent à ce sauvetage ou à l’état de santé de ce qui devait, plausiblement, s’apparenter à un ami.
Si la troupe d’acolytes entichés allait, pour un temps à n’en pas douter court, en tenir rigueur à Thor pour des raisons parfaitement mielleuses ce n’était pas le cas du malicieux qui n’avait aucun reproche à formuler au sujet de la carence en empathie que Thor manifestait à l’égard de ses pièces rapportées. Le fourbe lui-même pouvait en avoir quelques unes à l’occasion et, quelque part, il préférerait voir son frère conscientiser l’inutilité de ses camarades. Pas que le dieu de la Malice éprouvait quoi que ce soit de bien négatif à l’encontre de Fandral mais ainsi était faite leur éducation et ils ne devaient pas oublier leurs rangs.
Son ressentiment envers Thor était dû au fait de ne pas être – lui – considéré en égal alors pourtant qu’une affection – cette fois logique et légitime – devait pourtant servir de liant entre eux.
Malgré le peu d'importance qu'il estimait porter aux figurants situés dans le sillage de Thor le malicieux ne se retint pas d'apostropher son frère pour lui réclamer de battre en retraite des suites de cette blessure. Le paradoxe n'ayant jamais été pour lui aberrant. Alors ils partirent sans Thor en le laissant à son amusement puéril tandis que le monde gelé se disloquait sous leur retraite et sous les frappes du Tonnerre. Acculés leur salut ne vint que par l’intervention d’Odin qui, enfin informé, écrasa l’affrontement de son arrivée toute en magnificence éprouvée. L’iconisation du vieux roi contraria la reconnaissance du fourbe car le Père de Toute Chose chevauchait Sleipnir – destrier à huit pattes dérobé à Loki – et brandissait la lance Gungnir qui jamais ne rate sa cible, forgée sous la supervision du dieu malin. Comme à l’accoutumée le fourbe retint son fiel car tel était le comportement le plus productif au risque d’alimenter encore sa frustration.
De retour sur Asgard le trio palatin fut congédié et la colère d’Odin s’abattit sur Thor tandis que Loki, lui, était relégué à un poste d’observation. Sa présence était oubliée. Si les réprimandes adressés au prince d’or étaient au début savoureuses la situation prit rapidement une tournure non-anticipée et percevant chez leur père une décision qui spontanément ne lui plaisait pas, le facétieux s’essaya à intervenir en la faveur de son frère. Avant d’être abruptement coupé par les vociférations d’Odin qui lui retirèrent la parole sans même s’embarrasser de lui adresser une phrase construite. Le dieu du Mensonge, au regard aiguisé, retourna de mauvaise grâce à la place lui étant attribuée et n’intervint plus. Il s’agissait peut-être de l’offense de trop.
Le bannissement de son frère était une chose absolument imprévisible et s’il avait tenté de s’y opposer, peut-être embrumé par un relent de cet amour qu’il n’hésitait pas à exhiber comme un argument devant le trop palatin, le fourbe ne savait comment se saisir de cette nouvelle situation. Devait-il regretter l’absence de son seul égal ou au contraire bénir la déchéance d’un adversaire dans sa course à la légitimité ? Ses désirs se heurtaient à ses affects.
A dire vrai il était indécis et égaré depuis Jötunheim – l'image résiduelle qui le hantait,  sa main bleuie, accaparait une partie significative de son esprit et bousculait bien trop de choses. Sûrement devait-il aplanir cette question existentielle avant de parvenir à savoir comment considérer Thor ou sa présence.
Tout sens allait bientôt être irrémédiablement perdu alors qu’il espérait pouvoir rapiécer entre eux les pans de son existence. Pour un novice à la magie le bleuissement de son avant-bras aurait semblé dérisoire, le fruit d’un quelconque enchantement adverse, une péripétie rapidement congédiée. Mais Loki craignait que son immunité à la magie du Froid, découverte dans la foulée, ne puisse être expliquée par une trivialité. Il devait comprendre même si cela signifiait outrepasser les interdictions d’Odin et même la prudence.





Revenir en haut Aller en bas
Marvel

Marvel
Loki Laufeyson

Loki Laufeyson

id : Trust my rage - Loki Laufeyson. Tumblr_mvqu3eg0ra1sm026bo2_500
messages : 836

Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Re: Trust my rage - Loki Laufeyson.  − Ven 7 Juin - 2:33




"YOU'LL KILL ME? EVIDENTLY THERE WILL BE A LINE."



Son statut était contrasté par son propre égarement mais surtout par la piètre déférence de ceux sous sa coupe, tous pleuraient Thor en oubliant de féliciter Loki. Son identité devait plus que jamais être instaurée en l’absence du prince doré. C'est ainsi qu'à la suite d'une altercation avec le trio palatin et face à leur demande d'intercéder en la faveur de son frère le facétieux s’infiltra dans la salle des trésors du vieux roi. En partie pour congédier plus loin la requête des sbires de Thor. En partie car il était enfiévré de perdition. En partie car il était indigné - car confrontés à la preuve de l'insouciance du dieu du Tonnerre, ses misérables amis ne doutaient toujours pas de lui. Après une profonde respiration, secondes de pétrification hors du temps, il plaqua ses deux mains sur la cassette des hivers d’antan.
Qui refusa de le brûler. La couleur bleu vint au contraire l’amurer de pied en cap, glisser comme du venin le long de sa peau qui soudain ne semblait plus être sienne. Ses yeux virèrent au rubis et ses  épaules s’affaissèrent sur elles-mêmes. Était-il maudit ?
Voici la première question, les premiers mots, qui traversèrent la barrière de ses lèvres tressaillantes lorsqu’il entendit dans son dos rugir l’ordre d’Odin qui l’enjoignait à arrêter – mais quoi au juste ? Loki n’était pas consumé par la colère – pas encore – il était bien davantage en pourparlers avec une réalité qui ne pouvait être aussi ingrate que son esprit le lui criait. Son souffle se brisait, il haletait violemment, la panique menaçant de poindre à chaque seconde. A la moindre mauvaise réponse d’Odin. Mais il n’y en avait plus de bonnes. « Que suis-je ? » Demanda t-il, désespérément suspendu à ce que le vieux roi pouvait encore lui offrir alors que tout semblait se dérober sous ses pieds. Cela ne pouvait que mal se solder et son sang pulsait sous sa boîte crânienne face à la certitude qu’il ne parvenait à congédier et qui revenait briser sa respiration à chaque revers, ses tempes semblaient compressées, ses pupilles tremblaient. Il ne pouvait en être autrement : la réponse d’Odin aggloméra toute sa détresse désorganisée autour d’un début de brutalité. Le vieux fou devenait le point de mire, l’ennemi contre lequel parvenir à focaliser, verbaliser, des émotions impossibles à laisser vivre sous la peau. « Tu es mon enfant. » Rétorqua le Père de Toute Chose et Loki se retourna lentement, le corps ballant mais le menton haut, comme pour défier le désaveu qu’il espérait presque trouver dans l’œil d’Odin
Odin ne pouvait éprouver que du rejet face à l’exhibition de la vraie couleur de celui qu’il nommait fils. Le dégoût du roi aurait chassé toute ambiguïté et le fourbe aurait pu tout bêtement se déchaîner. Il se retourna comme on assènerait un argument, comme pour gagner contre la réponse odieusement mensongère de son prétendu père quitte à s’y blesser. Une bile acide lui montait aux lèvres, sa rage saccadait ses mots et les articulait avec sécheresse désormais qu’il ressentait un besoin malade de confrontation – Loki devait tirer il ne savait quoi d’une nécessité vitale du roi déclinant, pour se stabiliser en lui arrachant quoi que ce soit. Peut-être des explications, peut-être des excuses, peut-être de l’amour. Même s’il ne pourrait ni voir, ni croire, ni accepter un amour quelconque dès lors que son esprit enflammé le traduirait en offense et en mensonge. « Le coffre n’est pas la seule chose que vous ayez dérobé à Jotunheim n’est-ce pas ? » Il avait regagné un calme presque surplombant, instable, viable sur cet instant où il retrouvait du contrôle en pensant avoir compris ce qu’Odin lui cachait depuis si longtemps. Sur l’instant il se pensait détaché des émotions, presque évaporées hors de son corps, il se sentait en mesure d’acculer son adversaire et d’y gagner une quelconque chose nourricière ou stabilisatrice. « Le fils de Laufey ? » Pourtant la question fut posée et la réponse attendue presque timidement. Son regard éclata dans la largeur lorsque la confirmation fut donnée et ses yeux émoussés perdirent toute leur perfide voracité, ils se détournèrent d’Odin et de la victoire qu’il voulait arracher l’instant d’avant. Il ne pensait plus à dépecer la carcasse du vieux roi pour démêler les couches de mensonge portées comme une broigne magnifique. Il n’y avait même plus de conflit entre eux car plus autant de réel que cela. Tout devait être reconfiguré et c’était assourdissant. «Pourquoi ? » Se hâta t-il d’ajouter car il butait, ne comprenait pas en quoi le Père de Toute Chose qui pataugeait dans le sang Jotun aurait pu accomplir un acte de miséricorde. Il étrangla un soupire et ses mimiques de négation rapportaient toute l’incongruité de la situation. Cela n’avait strictement aucun sens. « Vous aviez forcément un but. Mais lequel ? DITES-LE-MOI. » Ses traits se déformèrent dans un hurlement, une grimace qui tira son visage dans des angles distordus car toutes les vannes de raison qui jugulaient sa détresse s’ouvrirent à la même seconde, sur cette supplique. Odin n’allait guère avoir d’autre chance – il aurait dû reconnaître le bruit caractéristique d’une vie qui se brise car à cet instant Loki n’était plus Loki fils d’Odin, plus le Prince ayant appris à se bâtir et à se comprendre sur le socle du lignage et de la place légitime y étant adossée, plus l’enfant qui espérait. Il n’était plus qu’un outil diplomatique gardé à disposition en l’attente du besoin, il n’était plus qu’un prince factice et soudain tout l’espace qu’il n’avait jamais occupé – que Thor prenait – engloutissait la pièce dans un raz-de-marée. La vérité était si dense que Loki se sentait englouti dans un noir opaque, isolé des autres et seul
Tout devenait si évident et si lisible. « Je. Je. Je suis le monstre dont les parents parlent à leurs enfants le soir. Oh ça explique bien des choses, pourquoi vous préférez Thor depuis tant d’années. Vous pouviez faire étalage de votre amour pour moi, vous ne vouliez pas d’un géant des glaces sur le trône d’Asgard ! » Il était cet ennemi d’Asgard issu d’une espèce inférieure, raconté par les fables pour incarner le contre-exemple sur lequel l’exemplaire triomphe, moqué dans les mythologies. Il était l’absent des fresques, l’abomination utile. Lui qui était encore hier en légitimité d’observer le trône.
Loki ne se rendit pas compte de la défaillance d’Odin ni du fait qu’il était désormais au-dessus de lui. Pas avant que le vieillard ne s’effondre comme pour clore l’opposition.
Le sommeil d’Odin vint terrasser le vieux roi qui, pour la première fois peut-être, s’avérait réellement pris au cœur par ce fils volé. Loki n’eut pas le temps de penser à savourer cette déchéance et il hurla à l’aide – des gardes arrivèrent pour s’occuper du Père de Toute Chose et sa veille carcasse fut placée dans son lit massif, en stase.
La douce Frigga était dignement éprouvée et le dieu de la Ruse ne pouvait être indifférent à l’émotion de cette mère qui, bien qu’elle n’en soit factuellement pas une pour lui, s’était toujours comportée en tant que telle. Elle seule avait encore la capacité d’amortir la charge du mensonge qui enfonçait tout ce à quoi Loki avait un jour pu tenir. Alors qu’il la contemplait de son regard fuyant il était presque brûlé à chaque fois que son attention s’attardait sur elle mais il brûlait de s’accrocher à sa douceur, alors qu’ils étaient éloignés l’un de l’autre par le corps allongé d’Odin, la déesse venait toujours chercher ses yeux. Elle ne le répudiait pas. Ne l’avait jamais fait. Même si l’esprit de Loki était gorgé d’antithèses il ne pouvait se résoudre à considérer Frigga autrement qu’en mère. D’autant que cette dernière l’avait investi des pleins pouvoirs sur Asgard en gage de sa confiance et qu’elle avait placé la lance Gungnir entre ses mains pourtant hagardes. Elle était l’exception aux allures de phare, elle parvenait à tout reconstruire en ouvrant l’espace de ses bras, elle donnait au monde la seule cohérence qui lui restait. Alors Loki ne pouvait la décevoir – à partir d’elle tout pouvait être rebâti pour le meilleur. Il pouvait, grâce à sa nouvelle position de roi et en bénéficiant de l’exil de Thor pour être visibilisé, convaincre Odin de sa valeur. Il pouvait anéantir la farce qui suintait de son existence. Il pouvait tout corriger pour aplanir les angles ingrats et faire entrer ce récit dans la dignité qu’il n’aurait jamais dû quitter. Mais Frigga déplorait encore l’absence de Thor.
Loki emprunta donc le Bifrost pour aller confronter son prétendu frère sur Midgard. Si le fourbe ne ressentit aucun plaisir à surplomber ce valeureux guerrier ainsi affublé d’un corps mortel ni à le voir dépossédé de sa superbe il n’en demeurait pas moins que son éclat devait continuer à être contenu sur l’heure. Il devait le garder éloigné jusqu’à ce que son triomphe soit fait car Thor aurait pu contrarier les réparations. Mais, aussi, Loki ne pouvait accepter d’être vu par le prince doré avant d’avoir récupéré ses nobles apparats. Pas avant de brandir devant lui la preuve de ce qu’il pouvait offrir à Asgard. De plus son amertume envers Thor n’avait cessé de croître depuis la révélation de ses origines – le blond était toujours ce fils prophétique, inscrit dans l’histoire et dans le sang noble, alors que le brun n’était pas même un frère ou un fils à annoter en bas de page. Loki n’était qu’une incohérence dans cette histoire, à peine un antagoniste car on l’avait efficacement tenu en laisse. Mais les choses étaient amenées à changer. Le magicien connaissait assez bien Thor pour lui asséner les coups les plus douloureux, à chaque mot décoché il pouvait sentir un point sensible irradier de douleur et provoquer l’affliction sur le visage du grand prince. Il poursuivit sa déconstruction sans saveur jusqu’à convaincre Thor qu’il ne pouvait retourner en Asgard et, là, il se détourna de son frère prétendu qui était bien trop menaçant. Car lui seul risquait bien de faire échouer son entreprise. Par l’éclat aveuglant de sa présence. Ou par sa chaleur sinistrement sentimentale.
Mais le trio palatin et Sif refusèrent sa légitimité au nouveau roi et faisant acte de haute trahison les guerriers se rendirent sur Midgard grâce au concours d'Heimdall, cela à dessein de trouver Thor et le de reconduire en Asgard pour le pousser à revendiquer le trône. Ils désertaient leur obligation d'allégeance en brisant les serments sacrés liant les citoyens à leur souverain - un crime d’importance capitale pour Asgard la guerrière qui a toujours ordonnancé son ethos sur le respect, presque martial, des hiérarchies statutaires. Cette félonie marqua l’esprit du facétieux au fer rouge et ivre d’indignation, il était encore moqué malgré son statut – statut qui serait révéré si quiconque d’autre le détenait à sa place, il envoya le Destructeur sur Midgard afin de tout balayer. Il ne pouvait tolérer que l’on se dresse entre lui et la reconstruction de son existence. Entre lui et son prestige trop longtemps volé. Désormais il était Roi et il s’enracinait de toute sa folie, en ascension, à cet acquis - acquis qui devait par l'évidence lui permettre de ne plus jamais avoir à négocier pour obtenir son dû.
A son étonnement ce fut son frère qui s’interposa devant sa Destruction. Non pas par les armes mais par les mots. Loki n’était plus en mesure de supporter cette nouvelle incongruité sans être piqué à vif par tout ce que Thor ignorait – le prince doré parlait un beau langage sans rien maîtriser de son fond, un langage qui ne devait être employé par une personne de leur rang qui plus est, alors toutes les attentions de Thor se convertissaient en insultes et en preuve de la solitude de Loki. Les doigts du malicieux pianotaient sèchement contre l’assise de son trône dans une vaine tentative d’amortir sa colère tandis qu’il observait Thor par les yeux du Destructeur. Le bon prince ne consentait pas à cesser de lui exhiber au visage une sagesse aussi vaine que vide, une sagesse aux allures d'aberration car l’un et l’autre ne parlaient plus le même dialecte. Le facétieux, le crâne armuré de son casque belliciste comme on exhiberait des armoiries, attendait bien moins des excuses que l'allégeance du prince déchu. Car Thor était du côté du trio palatin, des traîtres, sans rien savoir de l’offense à laquelle il participait. Thor refusait de s'adresser à Loki comme à son souverain, muré qu'il était dans un registre pathétiquement émotionnel. Cela avait des allures d'incohérence ou de trop-tard. Et tout était envenimé par le lien qu’ils avaient peut-être un jour eu ou que le fourbe fabulait. En définitive cette incompréhension qui les séparait était une preuve, un contrefort sur lequel appuyer la rage. Thor était-il devenu une mauviette ?
Le Destructeur rengaina le rayon qu’il s’apprêtait à laisser déferler sur le puissant Thor. Mais il lui asséna une gifle ô combien brutale pour un mortel.
Bien évidemment Thor était inapte à rester sagement hors-combat. Son entêtement avait toujours été si délicat à défaire que le malin ne fut pas surpris outre-mesure de le constater à nouveau droit. Si son frère brandissait à nouveau Mjöllnir c’est qu’il devait, d’une manière absconse ou d’une autre, avoir triomphé de l’épreuve de valeur d’Odin. Loki réfréna l’injustice qui bouillonnait et ne s’arrêta pas sur l’âcreté des volontés du vieux roi, absent mais si matériel par sa capacité à frustrer, car les choses venaient de s’accélérer. Thor allait bientôt revenir et il était impératif de réparer les dégâts et les non-sens avant. Il punirait par la suite le prince puéril pour sa présence parasite s’il en venait à ne pas s’agenouiller devant les hauts-faits accomplis. Loki se refusait à être pris de vitesse ou confronté autrement qu’en pleine possession de sa superbe – autrement que sur son trône.
C’est ainsi que le fourbe guida Laufey, que l’ivresse vengeresse rendait parfaitement défectueux, jusqu’à la chambre d’Odin afin que le Géant puisse arracher la vie de son ennemi héréditaire conformément à l’accord tissé plus tôt lors d’une visite à Jotunheim. L’accord fameux qui devait sceller une alliance entre deux peuples antagonistes depuis les récits cosmogoniques. Quelle farce – Jamais Loki ne s’allierait aux existences subalternes puisqu’il n’y a que chez les puissants que l’on peut dérober des choses arrangeantes, car jamais il ne serait prêt à brader son prestige au celui d’Asgard. Car Asgard est souveraine et garante d’unification pour les huit autres mondes qui doivent professer leur fidélité vers elle - aucune horizontalité dans la répartition des pouvoirs n'apparaîtrait acceptable. Le dieu du Mensonge avait anticipé de conduire son géniteur à la potence puisqu’il avait lui-même installé le gibet, il allait même se donner la peine de rendre l’exécution mémorable – Laufey, qui emboîtait ses pas avec une confiance misérable, était à éradiquer de l’existant. La vie de ce roi  immonde était une offense personnelle et sa mort une correction à apporter pour se détacher d’un fardeau et se présenter à la fois nettoyé du passé et triomphal devant Odin.
Lorsque Laufey s’apprêta à consommer son grand instant Loki l’abattit du rayon de la lance Gungnir, en toute innocence, se proclamant fils d’Odin pour marteler le nom de celui à qui il adressait son œuvre. Sa mère était à n’en pas douter fière de le voir en sauveur et le magicien aurait pu savourer leur embrassade comme son premier réel accomplissement dénué d’un goût résiduel de cendres en bouche. Mais Thor apparut dans la pièce, magnifique et rayonnant - bien assez pour que Frigga se jette dans les bras de son premier fils et héros du jour.
Leur affrontement était inévitable et après être parvenu à expulser son prétendu frère hors de sa vue, Loki rejoignit le Bifrost à dessein d’utiliser son pouvoir pour clôturer le dernier acte d’une ère et amorcer la suivante signée de sa paraphe. La pure énergie du pont arc-en-ciel, d’ordinaire infusée entre les mondes comme une ossature maintenant leur cohérence, fut agglomérée et condensée vers une cible toute trouvée : Jötunheim. Ce monde ingrat courait désormais à sa perte et la forteresse d’Utgard commençait déjà à se déchirer sur ses fondations.
Mais c’était compter sans l’arrivée de Thor. Le Dieu du Tonnerre fit la démonstration de son écrasante incompréhension : il ne voulait voir ce qui était pourtant d’une logique implacable. Au réveil d’Odin ce dernier découvrirait que Loki l’avait sauvé et qu’une race de monstres n’était plus grâce à lui. Ne retournait-il pas là de l’évidence ? Pourtant son frère prétendu, persistant dans sa récente passion pour les Géants des Glaces, se dressait devant lui en mièvre moralisateur. Il donnait de l’importance à l’insignifiant. Où était le Thor qu’il connaissait ? Le frère qui, il y a peu, brûlait d’abattre ces créatures ingrates à mains nues et qui mieux que quiconque aurait donc dû comprendre ? Comment pouvait-il se dresser contre lui alors que le besoin était si impérieux, si existentiel et que jamais il n’aurait été possible de songer à son antagonisme à ce niveau ?  Les viscères du Malin se chargeaient en feu à observer la tempérance dans les yeux trop clairs de son opposant qui, pas même, ne daignait lui accorder un affrontement. Il sentait que Thor le surplombait en faisant l’étalage de son calme et Loki méprisait cela car il voyait en parallèle toute l’ampleur de son propre tumulte – l’attitude du blond était tant illogique qu’inconnue, ne répondait à aucun des référentiels à la disposition d’êtres de leur rang. Pourtant il connaissait Thor mieux que quiconque, lui et ses failles les plus intimes. Loki ne pouvait apparenter son refus de combattre qu’à du dédain. Il aboya avec férocité sur son frère pour le piquer, le piquer jusqu’à le pousser à l’attaque, jusqu’à le faire revenir à la raison, revenir vers lui. Puisque son esprit ne pouvait communiquer avec celui de Thor alors son corps lui hurlait de se lancer dans un ballet de violences pour prêter vie à son argumentaire. Il était déchiré par un besoin furieux de déchaînement, de contrôle, de blesser Thor pour le détromper et l’extraire de ses pitoyables sentiments.
Lorsque son prétendu frère l’accusa de folie l’effondrement se fit en saccades tremblantes le long des lèvres du fourbe – de la folie ? Qu’avait bien pu vivre Thor pour tant changer ? Pour être à ce point distancié de tout ce qu’il - et ils – avaient été ? Toutes ces campagnes, toute une éducation. Pour ne plus rien comprendre de Loki ? Pour lui refuser de purger la souillure de ses origines en la faveur d’une race que tout Asgard rêvait de voir abattue ? Traîtrise.
« Ne me dis pas que c’était cette femme. » Dents crispées, mâchoire crochetée, faciès trémulant, il assena la question comme on ordonnerait de nier immédiatement. La stupeur le frappa lorsqu’il comprit– hébété, les pieds léchant une abîme de trahison – que la question se posait réellement. Son souffle menaça de s’arracher de sa gorge tant il venait de faire une découverte pathétique et misérable. Devant ses yeux une pellicule de brouillard commençait à noyer le visage du coupable, du faible, de Thor. Il n’avait aucun droit de s’attacher à un être aussi dérisoire que l’était une Midgardienne – c’était faire offense, c’était cultiver des faiblesses hors de l’égide tranchante de Loki, c’était invoquer une bien piètre excuse pour tourner le dos au magicien. « J’ai vu juste. Il se pourrait bien quand on en aura fini ici que je lui rende visite en personne. » Le hurlement du menteur sembla mordre dans l’absurdité bien tangible qui les engluait mais ses traits étaient brisés en angles difformes et de l’acidité coulait de ses yeux. Le plus impardonnable fut peut-être que cette menace s’avéra être celle qui parvint à faire fuser Thor dans l’affrontement.
Le combat fratricide se fit sans beauté, absurde d’une situation sur l’autre, tantôt désespéré tantôt cruel. Il fut stoppé par l’irrationalité de Thor qui pour arrêter la destruction du monde des Glaces décida de s’en prendre à l’arme elle-même incriminée dans le processus. Mjollnir s’affaira à sa tâche la plus invraisemblable, la plus sacrilège et Loki tenta de préserver le Bifrost des coups du prince d’or. Avant d’être projeté en contrebas du pont arc-en-ciel par la puissance de la fissure des énergies. Dans une preuve de sa totale incohérence, après toutes les offenses qu’il venait de lui faire, Thor saisit une extrémité de Gungnir tandis que Loki n’avait pas lâché l’autre. Son frère prétendu n’avait pourtant aucun droit d’ainsi s’accrocher à lui et cet acte aurait pu les conduire à deux dans l’abysse si Odin n’était pas apparu pour rattraper l’aîné in-extremis. Le corps de Loki pendait plus bas en direction du vide infini mais ses yeux s’ancrèrent, affamés de reconnaissance plus qu’agités de terreur pour sa vie, dans celui du père à satisfaire. Tous ses espoirs se mobilisèrent dans une ultime tentative de plaider la légitimité de ses actes. Il ne lâchait pas le visage d’Odin du regard, si prêt à se satisfaire d’une mince note d’approbation. Le rejet d’Odin l’ébranla. Pour une dernière fois. La fébrilité désespérée animant ses yeux se gela en une seconde, acceptation désabusée et dévastation glacée. Odin venait de le rejeter au bord du gouffre, alors pourtant qu’il était si proche de réaliser un prodige. Alors sa main lâcha Gungnir sans regrets et son dernier regard fut chargé d’une colère acérée et non plus tumultueuse, plus jamais rendue fragile par le besoin de plaire.
Il n’était plus fils d’Odin. Il tombait en roi trahi.
Il embrassa le vide avec rancœur mais sans craintes. Et il ne trouva pas la mort.
L’effondrement du Bifrost avait causé un trou de verre, un portail reliant deux feuillets de l’espace-temps et Loki traversa l’Arbre-Monde par cette anomalie. Il disparût aux yeux des Asgardiens pour apparaître à l’insu de tous à bien des lieux de distance. Son voyage le conduisit au Sanctuaire un astéroïde habité par les Chitauris. Il y fut capturé et torturé par l’Autre, laquais de Thanos, qui nourrissait le fol espoir d’obtenir la soumission et la fidélité du prince du mensonge par la force. Vaine Tentative. Loki était disposé à encaisser, à mordre sur ses dents, tant sa rage était motrice et tant il se pensait insubmersible après avoir déjà affronté la trahison de sa famille prétendue. Au fil du temps cette même rage devint bien trop entêtante, seule instance de réalité et seule raison de persister. Un objectif au lointain lui permettant de conserver les grandes lignes de son esprit caustique, indocile et de préparer sa vengeance.  Il nourrissait dans ce vase clos de violences et d’humiliations la certitude d’être abandonné à ce sort indigne – s’imaginer la cité dorée comme paisible en son absence lui faisait monter la bile au cœur.
Thanos lui-même finit par se présenter à lui et le Titan fou l’introduisit à de nombreux et sombres arcanes, tout particulièrement à l’art du contrôle mental. Durant ces enseignements le fourbe voyagea aux côtés des Chitauris. Son esprit fier décidera de conserver de cette période ses apprentissages pour mieux convertir l’expérience en force – jamais il ne s’autoriserait à y voir des instants de faiblesses ou de douleur. Il n’allait en sortir que grandi et mieux armé.
Peut-être Thanos avait-il compris que seule la promesse du pouvoir pouvait coloniser l’esprit rétif de Loki et que la brutalité dans ses plus rustres aspects ne prenait pas – le malicieux aurait préféré la mort à la soumission. Peut-être le Titan en a-t-il profité pour tisser une emprise, implanter dans l’esprit du fourbe déjà consumé par la rancœur de nouvelles incohérences. Lorsque la formation de Loki arriva à son terme aux yeux du Titan fou, l’Autre lui confia le sceptre surmonté de la pierre de l’Esprit. Au contact de cette arme le prince déchu ne sentit pas les derniers reliquats de sa raison se disperser, il ne sentit que le pouvoir qui avait bercé son cœur et animé ses résistances bien assez longtemps. Il se sentait toucher l’instrument par lequel rétablir son prestige – derrière lui il avait désormais une armée prête à répondre à ses ordres et il bénéficiait également d’un moyen de pression sur son geôlier, outre sa nouvelle force de frappe, l’Autre attendait de lui quelque chose. D’important qui plus est. Le rapport de force s’était ainsi inversé et le sbire de Thanos n’était plus que vaines paroles tant il avait ordre d’attendre que Loki réussisse sa mission, ordre d’investir l’Asgardien des pleins pouvoirs. Jubilatoire.
Thanos voulait le Tesseract, une relique abandonnée sur Midgard et Loki allait se faire un plaisir de s'approprier ce monde problématique. Il espérait, non savait, que Thor regarderait. Et imaginer le cœur du prince d'or se tordre à la vue de son jouet brisé, contorsionné puis acquis à la cause de son frère, était exquis.
En guise de paiement pour ses services la petite terre humaine devait lui revenir et il entendait y régner en divinité adulée. Loki se souvenait de la facilité avec laquelle Thor et Odin s’étaient institués en Dieux face à l’humanité impressionnable et fragile  – n’ignorait rien du fait qu’ils étaient encore adulés dans certaines croyances. Il ne faisait donc que réclamer, à son tour, un dû. N’était-ce pas bienveillant de revendiquer un monde si modeste et de vouloir l’entourer de sa protection ?
Son arrivée sur Midgard se fit tonitruante. Le dieu du mensonge avait placé le docteur Erik Selvig dans sa ligne de mire car ce dernier travaillait activement, sous la juridiction du S.H.I.E.L.D, sur le cube cosmique. Le Midgardien tâchait imprudemment de percer les secrets d’un pouvoir bien plus grand que lui et ce mortel aux résistances bien friables ne se rendit pas compte de l’influence graduelle du malicieux sur son esprit, influence qui façonnait pourtant ses moindres actes à distance en les annotant de murmures et en les faisant advenir par de petites impulsions en arrière-plan de sa conscience. Le scientifique développa des équipements capables de focaliser la puissance du Tesseract et, lorsque l’heure escomptée arriva, Loki usa de son influence pour activer le cube de sorte à créer un portail. Le dieu de la Discorde pu ainsi pénétrer les locaux du S.H.I.E.L.D et y fut accueilli par de bien pauvres salutations, de maigres résistances. Les armes Midgardiennes étaient aussi sommaires que l’était la force de leurs corps et le roi déchu n’eut aucun mal à placer les esprits qu’il jugeait assez signifiants pour être corvéables sous son contrôle grâce au pouvoir du sceptre. Les Midgardiens acquis à sa cause étaient aussitôt subjugués par sa personne, voyaient en Loki le porteur de vérités qu’il avait toujours été. C’était plaisant. Cela donnait faim de plus.
Lui et les humains qu’il tenait en esclavage –  à qui il avait offert la révélation par la subjugation – trouvèrent un repaire afin de permettre à Selvig de continuer ses recherches sur le cube cosmique. Le vieux savant en arriva à la conclusion qu’il leur manquait de l’Iridium afin de stabiliser un portail assez grand pour permettre à l’armée inféodée à la volonté de Loki de venir revendiquer la Terre. Le Dieu de la Malice prit le temps de converser avec l’agent Barton et obtint de lui de précieuses informations sur les champions de Midgard.
L’Asgardien se rendit en Allemagne, à Stuttgart, à dessein de récupérer l’élément chimique qui manquait à son physicien. Il servit plus exactement de distraction pendant que Barton s’en saisissait à sa place – Loki, pendant ce temps, pouvait exercer sa superbe et se présenter au peuple local, faire la première démonstration de son pouvoir et donner ses premières pédagogies. Écrasée par le poids de son ignorance et jugulée par les illusions holographiques du magicien la foule s’inclina autour de lui - la liesse explosa avec brutalité dans le sourire du Roi. Voilà qui était mieux, un peuple qui connaissait sa place et qui était prêt à se placer sous son égide.
Les réjouissances furent de courte durée car les aberrations de Midgard firent leur arrivée théâtrale. En premier l’homme d’un autre temps que lui avait présenté Barton, Loki s’engagea dans un corps-à-corps féroce contre l’humain pitoyablement modifié et parvint à prendre le dessus sur lui. Jusqu’au moment où une armure fendit le ciel. Ses projectiles touchèrent le Dieu du Mensonge au torse. Recalibrant spontanément ses plans Loki accepta de se faire appréhender – pour mieux diviser l’équipe de bêtes de foire de l’intérieur. Alors que les Midgardiens conduisaient déraisonnablement l’ennemi jusqu’aux portes de leur cité, comme pour encourager Loki à diffuser son poison dans leurs eaux, des éclairs s’abattirent à la surface du quinjet. Cela ne pouvait être annonciateur que d’une chose. Et elle n’était guère plaisante. Thor apparut dans un ouragan d’éclairs, Loki pouvait presque goûter la lourdeur de l’air et y comprendre toute la fureur de l’autre divinité. Cela faisait longtemps. Qu’il ne l’avait pas vu. Mais les sentiments n’avaient jamais eu leur place.
Le dieu du Mensonge n’eut aucunement le temps d’objecter ; son frère l’empoigna par la nuque et l’extrada hors de la carlingue. Le facétieux s’abattit au sol plusieurs centaines de mètres plus bas contre des reliefs montagneux. Le dieu du Tonnerre l’observait alors que de la détresse rageuse courait dans ses yeux trop bleus qui ne savaient toujours pas mentir. A leur insu ils étaient épiés par Hugin et Munin les corbeaux familiers d’Odin.
Le Tesseract était évidemment l’objet de la colère du puissant prince et il brûlait de connaître sa localisation, sûrement mandé de le retrouver par le saint Père de Toute Chose. La demande de Thor était si cavalière, tant éprouvée et désordonnée, que le malicieux en exhala un rire caustique. C’était plaisant de voir son frère prétendu ne pas avoir la moindre idée de comment faire. Alors, il ironisa sur la peine immense qu’avait dû connaître Thor en son absence à dessein de le confronter tout en le piquant dans ses chairs à vif.
Mais cet abruti s’engouffra dans la provocation et y répondit avec douceur pour lui assurer que tous l’avaient pleuré – mensonge éhonté que Loki ne pouvait ni admettre ni entendre. Tous n’est-ce pas ? Il avait été trahi et laissé pour mort, laissé à l’abandon. Thor rangeait sa peine illusoire derrière celle d’Odin et il s’agissait bien là de la preuve – s’il en fallait encore une – que le fils doré n’avait nulle considération personnelle à lui fournir. Il eut envie de cracher tout son fiel au visage de Thor qu’il détestait voir ourlé de cette bienveillance insultante. Il eut envie de l’incriminer pour toutes ses souffrances, pour ces moments où Loki aurait dû être arraché du Sanctuaire et ramené à Asgard, mais sa dignité le retint. Il se contenta de lui reprocher les outrages vécus en tant que roi. C’était bien suffisant. Lorsque Thor l’empoigna une seconde fois il se sentit paralysé par la matérialité du contact, qui presque, aurait pu donner de la force aux élucubrations de son frère. Mais bien vite il fut inspiré par les faits et par l’espace qu’ils occupaient dans son souvenir. Il fit malicieusement le rappel qu’il n’avait aucun foyer dans lequel retourner.
Bien heureusement cette entrevue désagréable prit fin – l’homme de Métal offrant à son frère un vol plané tout à fait esthétique. Du haut de son piédestal rieur Loki observa ses ennemis s’entre-déchirer, comptait les points, notifiait les niveaux de puissance et surtout les caractères et inimitiés.
Il avait désormais encore plus de ressources exploitables et, ce pouvoir en poche, il se fit significativement plus enthousiaste. Comme ragaillardi. Lorsqu’il fut traîné jusqu’à l’héliporteur du S.H.I.E.L.D son pas était preste, glorieux et presque taquin. Assurément il était la personne la plus ravie d'être présente en ces lieux.
Et pour cause bientôt, très bientôt, cette forteresse volante allait être abattue de sa main. Oh il n'allait donner que de maigres impulsions - ses adversaires ayant déjà réuni les composés chimiques les plus antagonistes de sorte à créer un ensemble parfaitement instable. Loki fut placé dans une capsule de confinement entourée de multiples caméras de surveillance. Il fut aisé de comprendre que cette installation n’avait pas été confectionnée pour lui ce qui l’amusa grandement, encore plus lorsqu’il partagea sa découverte au concerné, Banner, par écrans interposés. Il ne lui restait plus qu’à patienter jusqu’à l’intervention de l’agent Barton tout en cultivant par sa seule présence les dissensions au sein de l’équipe adverse. Loki attendait de l’archer qu’il traque sa localisation grâce à la signature énergétique du sceptre ; ce qu’il fit. L’agent provoqua une explosion qui sépara les Midgardiens et il infiltra l’appareil avec une cohorte d’hommes. Les évènements entraînèrent la transformation bienvenue en Monstre du docteur Banner et Loki pu profiter du chaos pour mettre Thor hors-jeu temporairement – ce dernier semblait définitivement incapable de comprendre ses tours. A la fin de la bataille les maigres forces de la Terre était défaites et dé-unies il ne lui restait plus qu’à rejoindre le docteur Selvig à New-York pour y inscrire le point final de son triomphe. Loki prit plaisir à parader là où tous pouvaient contempler son triomphe, à se présenter devant l’humanité endeuillée de sa liberté, il attendait de voir les hommes embrasser sa divine figure comme nouvelle régulatrice de leurs existences. La Tour Stark perçait le ciel de sa hauteur et il y siégeait en roi en l’attente de ses troupes.
Il ne s’attendait pas à la formation des Avengers. Ni à l’apparition de l’ingénieur à qui il empruntait sa tour. S’il se prêta un instant au jeu des badinages, rendu conciliant par sa victoire assurée et renvoya avec un amusement mesuré la verve du Midgardien Loki fut rapidement exaspéré par l’irrévérence de l’homme de métal car peu enclin à recevoir autre chose que du respect pour alimenter son entreprise. Après avoir défenestré Stark pour ponctuer son indignation un combat s’apprêtait à éclater entre eux – il fut stoppé par l’apparition de son armée de Chitauris.
La dévastation était grande et Loki la humait avec une certaine délectation. Le Chaos infusé dans l’air répondait correctement aux bourrasques qui avaient toujours entraîné sa raison, aussi versatile que le vent car toujours contrariée.
Mais Thor vint une fois de plus le confronter. Le dieu du Tonnerre voulait lui montrer le tableau de désolation en contrebas de leur affrontement comme s’il s’agissait d’une fresque informe. L’esprit de Loki ne lui permettait guère d’accéder à ce constat. N’était-il pas glorieux ? Au pinacle même de la gloire ? Une fois de plus leurs esprits ne parvenaient plus à se toucher.
Presque plus. Car le prince doré parvint à faire douter le facétieux en invoquant dans son argumentaire des questions dont il ne pouvait qu’ignorer la portée. Son frère lui demanda s’il pensait réellement que cette folie prendrait fin sous son règne – il ne lui refusait pas un éventuel règne – et Loki fut incapable de répondre avec assurance. Car l’ombre de Thanos planait encore. Plus titanesque que jamais maintenant que le portail était grand ouvert. Ses yeux se firent incertains, mus par une candeur perdue et bien évidemment Thor fonça droit dans le semi-piège. Sentimental qu’il était devenu. La conviction de Loki s’était érodée bien qu’il ne le reconnaisse pas et, pour une seconde, il aurait presque voulu observer Thor comme une stabilité dans laquelle planter ses serres tant le Dieu du Tonnerre était un élément de récurrence, une assurance face à l’incertain. Mais il n’en fit rien et le poignarda au contraire.
La bataille ne se solda pas à son avantage. La puissance du monstre vert le prit au dépourvu – l’humiliation était cuisante et ne semblait pas vouloir cesser. Thor, contrarié par ses traits d’esprit,  alla jusqu’à le museler. Le Roi déchu, pieds et poings liés, aphone, fut traîné en animal jusqu’à Asgard.
En animal il fut traîné devant le jugement d’Odin. Lourdement harnaché de liens, maintenus par l’élite des Einherjar, Loki s’illustrait dans la fanfaronnade et ses traits conservaient leurs pliures de malice digne. Thor brillait par son absence.
Même si la situation comportait son lot d’avilissement Loki était familier des lieux et y revenait après de nombreux périples auxquels il avait survécu, par cela il trouvait le confort nécessaire à maintenir son assurance haute. Même si le Père de Toute Chose n’était plus considéré qu’en ennemi le malicieux était prêt à exhiber son droit de naissance son son œil, à confronter le vieux souverain à l’incohérence des chefs d’accusation retenus à son encontre – car Odin plus que quiconque avait été un conquérant de mondes. Car Odin l’avait éduqué pour devenir roi et qu’il n’y avait rien de déraisonnable à cet égard dans le fait de revendiquer des terres. Il n’avait fait que suivre son chemin or le chemin d’Odin n’était-il pas le bon ?
Mais Odin démontra une fois encore tout son rejet, tout son paradoxe ordurier, en soulignant que si Frigga ne s’y était pas opposée Loki aurait déjà échoppé de la peine de mort. Le malicieux fut frappé d’une puissante incompréhension. Et qu’en était-il de Thor, lui qui avait des mots si doux à lui adresser, aurait-il laissé faire ça ? L’absence du Dieu du Tonerre parlait pour lui. Quant à Odin rien ne pouvait être plus clair : selon les dires du roi Loki méritait la mort depuis sa naissance.
Bien, très bien.
Pas que la discussion fut désagréable mais… Elle l’était foncièrement, désagréable. Le magicien aurait préféré être exécuté sur le champ et sans les honneurs plutôt que de supporter une seconde de plus la présence d’Odin – il  ne comptait rien concéder au vieux fou, ni suppliques ni états d’âme, ni regrets. Tout cela aurait à la fois vain et dégradant.
Le Père de Toute Chose le condamna finalement à la réclusion à perpétuité et, en proférant sa sentence, il le nomma Loki Laufeyson comme pour établir une ultime désaffiliation. Comme pour jeter Loki aux geôles et l’effacer efficacement de sa propre histoire et de son lignage ce faisant.
Le magicien fut enfermé dans une cellule profondément enfouie sous le palais, intercalé entre deux ennemis quelconques d’Asgard – au-dessus de lui pouvait presque être entendue la vie royale qui continuait à s’organiser sans lui. Il pouvait presque discerner ce qui se trouvait à quelques centaines de mètres plus haut. N’était-ce pas la salle de balle de l’aile nord ?
Il allait être ici, oublié de tous, pour des siècles du fait de sa longévité. Ils allaient danser au-dessus de lui.
Sa rage avait tout consumé et il était désormais en manque de combustible, seule demeurait son aigreur caustique et de plus en plus éreintée.
Ses sources de distraction se résumaient à observer l’arrivée des nouveaux captifs et à lire les ouvrages que Frigga lui faisait parvenir à l’insu de son époux. Dans cette cage étroite il n’était plus rien de mémorable, même Thor ne daignait venir le voir, il croupissait dans les bas-fonds avec les autres oubliables. Où étaient passées les belles promesses du Dieu du tonnerre ? Où était le foyer que Thor lui avait promis à son retour ? Le manque était impossible à admettre et pourtant si réel.
Il donnait encore un peu de vie à ses fantasmes par la procuration de ses illusions – de plus en plus il les projetait à la salle entière pour se voir endimanché d’une armure royale, se voir couronné, se voir accompagné. De plus en plus il consentait à dissoudre la réalité dans l’illusion. Telle devenait sa volonté. Et Frigga n’était pas dupe, essayait de le rattraper, mais il restait sourd à la démonstration de son amour maternel. Ou si tiède.
Son ressentiment grandissait de jour en jour – il passa plus d’une année en détention sans rien savoir des guerres qui bousculaient les neuf royaumes. Seule Frigga continuait à le visiter sous sa forme illusoire, ne pouvant se manifester en personne car Odin lui interdisait de communiquer avec le prisonnier. Loki se faisait toujours plus cynique et plus tranchant qu’il l’aurait voulu avec cette mère qui restait malgré tout et malgré lui. Bien évidemment qu’il l’aimait. Mais ses sentiments encrassés et sa vanité foulée au pied, affaiblie, ne lui permettaient pas de le dire.
Pourtant il aurait dû le faire.
La guerre finit par être portée à sa connaissance de la manière la plus directe qui soit : elle surgit en Asgard et s’y répandit comme une traînée de poudre. Loki fut alerté par des hurlements en provenance d’une des cellules jouxtant la sienne et c’est ainsi qu’il s’aperçut de la présence des envahisseurs et qu’il comprit en les voyant qu’il s’agissait d’elfes noirs. Amusé d’enfin tutoyer du divertissant il conseilla avec nonchalance un raccourci à l’un des assaillants et ne prêta aucune attention superflue aux combats qui se jouaient près de lui – son auto-persuasion opérait et le devenir d’Asgard ne le concernait plus maintenant qu’il était à ce point répudié par la cité. Il était surtout persuadé qu’Asgard n’avait rien à redouter d’une poignée d’ennemis.
Et il avait tort.
On vint lui porter la nouvelle. Fandral avait retiré son heaume. Il était dépossédé de ses habituels airs enjôleurs. Son visage était creusé et son œil éteint. Le guerrier n’avait jamais été aussi cérémoniel.
Loki le congédia d’un mouvement de tête pour lui signifier qu’il avait bien compris. Fandral partit.
Asgard aurait dû redouter cette poignée d’ennemis.
Car la cité avait tout perdu en une seule attaque. Sa force, sa sagesse et son cœur.
Tout comme Loki qui était à cet instant dépossédé des trois. Car jamais plus il ne verrait Frigga.
Une fois seul, une déferlante d’énergie semblable à un séisme se propagea avec fracas hors de son corps rigidifié par l’égarement. Sa cellule s'en trouva fissurée. Il ne sentit pas même ses points se crisper. Il n’avait pas encore pleinement assimilé.
Lorsqu’il finit par comprendre quelle discussion avec Frigga avait été la dernière et que celle-ci resterait la dernière Loki s’effondra derrière la protection de ses illusions. Il hurla à s’en fendre les poumons, ses griffes lacérèrent les murs, les tissus et sa propre peau.
Où était Thor alors que sa mère mourrait ?
Qui avait osé enfermer Loki alors que Frigga risquait sa vie ? Thor.
Sa rage à l’encontre du Dieu du Tonnerre était grouillante, ardente, éclatée et désespérée. Où était Thor ? Il exigeait, implorait, sa présence. Où était-il ?
Pas à ses côtés. Le magicien n’obtint pas même une dérogation pour assister aux funérailles de celle qui fut sa mère. Progressivement il parvint à se tapir à nouveau derrière ses apparats caustiques. Il détruisit tous les éléments de confort donnés par Frigga.
Et lorsque Thor vint, enfin, à sa rencontre Loki s’était enjolivé grâce à une illusion soignée. Il avait maquillé le carnage. Nié le carnage. Mais son frère était méconnaissable, sinistre dans ses draperies sombres, froid dans ses mots et pour la première fois il vit immédiatement au travers de ses illusions. Peut-être que Loki avait besoin à cet instant d’être percé à jour, d’être vu par lui en particulier, de lui exhiber son image défaite comme un reproche, d’obtenir de lui quoi que ce soit, de retrouver un fragment de leur intime dans le pire. Si ce n’est Thor, Loki n’avait aucun ancrage d’amour ou de haine qui soit assez substantiel pour faire pulser dans ses veines de la malice ou de la résilience. Le magicien s’inclina donc et lui servit la sinistre et déconfite réalité en s’amurant d’un sourire ironique.
Thor avait besoin de son aide pour quitter Asgard sans être vu d’Odin – cette clandestinité était toute nouvelle chez son aîné et dans d’autres circonstances la demande aurait pu sincèrement l’amuser. Ce jour, il se contenta de prétendre l’être.
Loki accepta de lui offrir son aide. Venger la mort de Frigga était un paiement bien suffisant quand bien même Thor projetait de le remettre en cellule une fois la rétribution empochée – cela dit le fourbe n’oubliait pas qu’il lui faudrait trouver une porte de sortie courant du périple.
Le magicien avait mémorisé la couture de l’Arbre-Monde sur le bout des doigts, était seul à connaître les lieux interstitiels coulant le long des royaumes ainsi que la manière d’y voyager en modulant ces aires d’énergie. Et il honora sa part du marché en conduisant son frère jusqu’à sa destination.
Sur le chemin Thor avait eu deux grandes initiatives. Premièrement celle de pas laisser Frigga dans l’oubli – le blond manifesta son propre tourment face à cette disparation, Loki y répondit, ils s’affrontèrent et se retrouvèrent avec une douceur permise par leur peine partagée et inversement proportionnelle à leurs colères. Ils y puisèrent un relent d’avant ou de ce qui aurait dû être.
Deuxièmement Thor indiqua à Loki qu’il voulait lui faire confiance.
Alors à deux, en alliés, ils fomentèrent un plan pour duper Malekith l’adversaire. La bataille de Svartalfheim s’ouvrit sur une pièce de théâtre tragique : Loki livrant son frère qu’il venait d’amputer d’une main. Les elfes noirs qui reconnurent le fourbe comme un ennemi d’Asgard tombèrent dans le piège. L’adversaire profita alors de la défaite de Thor pour tenter d’extraire l’Aether à son réceptacle Jane Foster – à l’instant où le poison fut matérialisé hors du corps de la femme Loki rompit son illusion et le dieu du Tonnerre regagna et sa main et son arme. Alors que le malicieux, pris d’une impulsion, protégea la Midgardienne de son corps Thor dispersa l’Aether grâce à ses éclairs. Le magicien fut toutefois aspiré par une détonation la seconde fois où il s’essaya à protéger Foster et son salut vint de la réaction de son frère. Qu’il remercia d’une œillade un rien éprouvée.
N’étant armé que de sa dague Loki demeura pourtant confiant envers ses capacités martiales et il abattit les elfes qui le défiaient. Tentant de se frayer un chemin vers Thor il constata que ce dernier était en mauvaise posture contre une abomination à la hauteur de colosse – sans se donner le temps de la réflexion il fusa vers le dieu à terre et poignarda son assaillant dans le dos à l’aide d’une arme ramassée spontanément. Cependant le Monstre saisit le magicien et l’empala à son tour sur la lame de l’épée. Loki, dans une ruse finale, activa une grenade trou noir utilisée par les ennemis. La détonation finit d’abattre le colosse.
Il était mourant. Son corps s’abattit contre le sol. La vie s’extrayait hors de ses paroles difficilement exhalées, se décolorait à chaque seconde, tirait et s’émiettait vers le gris. Thor l’empoigna entre ses bras et un chapelet d’excuses s’égraina hors des lèvres du magicien sans qu’il n’en anticipe aucune. Thor les congédia toutes – visiblement perdu, visiblement proche de pleurer.
Loki devait se l’avouer à cet instant : ses entreprises avaient toujours été, de près ou de loin, destinées à attirer le regard de Thor. Et aujourd’hui mourir pour lui, lui donner une chose plutôt que lui en dérober une, semblait être une rédemption chaude et plutôt réconfortante. Il n'était pas mal ainsi.
Mais – bien évidemment – il s’agissait d'une mise en scène.
Loki n’était pas mort dans les bras de Thor. Oh, il aurait pu. Il n’avait guère anticipé de risquer sa vie, de survivre ou de scénariser son trépas. Vous savez ce que c’est, au final, on prémédite spontanément, on s'adapte. Il y avait une fenêtre d’opportunité devant lui et la refuser aurait été stupide car il ne souhaitait guère être récompensé pour son héroïsme en étant renvoyé en cellule. Qui plus est il ne pouvait se permettre d'écourter les effusions sentimentales offertes par Thor.
Loki attendit que Foster et son frère soient partis et que la garde Asgardienne vienne faire son inspection sur les lieux de l’affrontement pour prendre l’apparence de l’un des Einherjar et retourner sur Asgard avec le contingent.
Le dieu de la Fourberie ne tarda pas à user davantage de la situation. Alors qu’Odin le croyait mort et que sa méfiance était donc toute abaissée, Loki lança un sort d’oubli et de confusion au vieil homme. Ce qui lui fit perdre de vue jusqu’à son identité. Le Père de Toute Chose fut abandonné sur Midgard, dans une maison de retraite. Le magicien trouvait la farce amusante.
Sous les traits d’Odin il proposa le trône à Thor, sachant pertinemment que ce dernier le refuserait. Ce que le Dieu du Tonnerre fit effectivement.
Le malicieux était ainsi en plein exercice de sa légitimité et régnait sur Asgard en roi bienveillant – la cité ne participa que peu aux affaires extérieures sous sa guidance. Il préféra bien davantage instaurer un culte de la personnalité.
C’est alors qu’il touchait enfin à ce qu’il avait toujours désiré qu’il fut envoyé à Burning Dust.






POLARIS


prénom: Loki, ça fait plus classieux.  Trust my rage - Loki Laufeyson. 2049091054
pays: Je viens du pays qui n'a toujours pas tranché, où il se joue une querelle depuis des décennies : pain au chocolat ou chocolatine ?
où avez-vous connu le forum?: Par Forumactif !
fréquence de connexion?: Je suis désolé de vous annoncer que vous risquez de me voir bien souvent. Tous les jours et sûrement plus que ça encore. Trust my rage - Loki Laufeyson. 1596917606
un petit mot?: Vous êtes tellement adorables. Comment je vais faire pour torturer qui que ce soit ici ? Et merci encore pour tout. Trust my rage - Loki Laufeyson. 2572555197

Code:
<line1><aom>Tom Hiddleston</aom>→ Loki Laufeyson</line1>


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité


Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Re: Trust my rage - Loki Laufeyson.  − Ven 7 Juin - 15:51

Damn, j'adore ce début Trust my rage - Loki Laufeyson. 1418974250 ouinoussommesdéjàunefamilledestalker Trust my rage - Loki Laufeyson. 2273949058

Ce début de fiche est splendide, j'ai l'impression de voir Loki in front of me - résurrection from the dead- je ne sais pas de fait si les Avengers sont au courant de la dernière mort en date de Loki, celle qui lui permet de prendre la place de son père, vu que les événements se déroulent avant ceux d'Ultron Trust my rage - Loki Laufeyson. 2871298173 mais toujours est-il que je viendrais investir ta fiche de lien pour en parler tuasvujenetelaissepaslechoix  Trust my rage - Loki Laufeyson. 376575935

Toujours est-il que j'attends patiemment de stalker lire la suite de ta fiche Trust my rage - Loki Laufeyson. 1418974250
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité


Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Re: Trust my rage - Loki Laufeyson.  − Ven 7 Juin - 17:19

l'oréal asgard Trust my rage - Loki Laufeyson. 628424668 Trust my rage - Loki Laufeyson. 628424668 Trust my rage - Loki Laufeyson. 628424668 (yes on est safes si tu sais pas nous torturer Cool Arrow )

mais damn cette fiche Trust my rage - Loki Laufeyson. 365173152 ouijaistalkéaussi Trust my rage - Loki Laufeyson. 2273949058 je retrouve tellement loki sous ta plume Trust my rage - Loki Laufeyson. 365173152 c'est vraiment un plaisir de lire le début de cette fiche qui risque d'être très prometteuse Trust my rage - Loki Laufeyson. 1007870097

je te re souhaite une nouvelle fois la bienvenue parmi nous Trust my rage - Loki Laufeyson. 2371545316 j'ai vraiment hâte de te retrouver en rp Trust my rage - Loki Laufeyson. 376575935 tu sais où nous trouvez si besoin est :<3: :<3:
Revenir en haut Aller en bas
Marvel

Marvel
Loki Laufeyson

Loki Laufeyson

id : Trust my rage - Loki Laufeyson. Tumblr_mvqu3eg0ra1sm026bo2_500
messages : 836

Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Re: Trust my rage - Loki Laufeyson.  − Sam 8 Juin - 11:33

Une invasion de mortels.  Trust my rage - Loki Laufeyson. 2049091054

Vous n'imaginez pas à quel point vos mots sont touchants, vils Avengers. Trust my rage - Loki Laufeyson. 2024283648 Je ne peux pas m'empêcher de vous remercier une fois encore, je n'étais pas très sûr de moi et vous m'avez beaucoup rassuré ! En espérant que je ne vous déçoive pas par la suite. Trust my rage - Loki Laufeyson. 220939660 Merci d'avoir porté de l'attention à nos fiches. Il me tarde de finir afin de commencer à ourdir des complots. "Plus que" l'histoire. o/

L'homme de métal > jedoisbienconfesserquej'aistalkétaficheenretouretquejesuisimpressionnépartaplumettamaestria.
Merci, vraiment, je suis très content que la caractérisation de Loki te convienne. Trust my rage - Loki Laufeyson. 2572555197 C'est une très bonne question que tu poses là, je pense que ça doit dépendre de si Thor vous a glissé un mot me concernant lors des événements d'Ultron - que ce serait rude de sa part de ne pas l'avoir fait alors que je suis tombé au champ d'honneur. drama Il me tarde de te retrouver autour d'un lien, je pense que nous pourrions trouver quelque chose d'intéressant entre personnalités compliquées ~ etcettefoisoubliepasmonverre.

L'homme d'un autre temps > Parce qu'on le vaut bien et que les Midgardiens ne valent rien. Trust my rage - Loki Laufeyson. 2273949058
Merci beaucoup, le compliment compte énormément étant donné que le perso me tient à coeur - vousavezdecesplumesenplus. Trust my rage - Loki Laufeyson. 2024283648
Merci pour cet accueil, toujours foncièrement adorable. Il me tarde également de Rp avec toi parce que l'opposition entre nos persos, dans un vase clos aussi complexe qui plus est, me semble d'avance extrêmement intéressante. Et je n'oublie pas cette douce et utile Marianne.  Trust my rage - Loki Laufeyson. 1351987301

Des bisous pour votre disponibilité et votre gentillesse. Trust my rage - Loki Laufeyson. 365173152
Revenir en haut Aller en bas
Marvel

Marvel
Nick Fury

Nick Fury

id : Trust my rage - Loki Laufeyson. Tumblr_p60j5fYlsX1un2nkdo1_250
messages : 130

Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Re: Trust my rage - Loki Laufeyson.  − Mar 25 Juin - 0:06




évaluation du S.H.I.E.L.D → et à nouveau, une plume magnifique  Trust my rage - Loki Laufeyson. 1607110398  je me répète, mais la profondeur que tu as donné à Loki et chaque description de ses émotions au travers de son histoire et des films m'ont  Trust my rage - Loki Laufeyson. 1607110398 c'est avec un immense plaisir que je te valide  :<3: et hâte de lire vos rps avec thor Trust my rage - Loki Laufeyson. 3306687741

conclusion → Adéquat pour le recrutement, cet agent nécessite une véritable supervision pour pouvoir fonctionner de manière satisfaisante dans le cadre des mission du forum B.I.F. Pour ce faire, il est vivement conseillé de lui indiquer le sujet approprié pour pouvoir poster sa fiche de lien et ainsi nouer les relations indispensables à sa survie en milieu hostile. Il serait également essentiel de lui faire parvenir les informations vitales concernant les peurs et désirs qui peuvent amener l'entité à piéger son entourage par le biais des scénarios ou des pré-liens.

Évaluation de recrutement en vue de l'initiative P.H.O.E.N.I.X :

LOKI LAUFEYSON : OUI

LOKI : OUI


note annexe →Vous vous apprêtez à vivre une aventure que nous espérons hors du commun. Aussi, nous vous enjoignons à ne pas hésiter à nous harceler pour vous intégrer au mieux dans l'univers merveilleux et angoissant de Burning Dust. Si vous désirez des rencontres imprévues en rp, ce sujet de demande est à votre disposition mais n'oubliez pas que les jeux et l'amusement, surtout en temps de guerre, sont le milieu propice à toute nouvelle rencontre.


BELLE AVENTURE




LAUFEYSON
LOKI

Field officer

M BRN 188

2019JUN25 / 2023JUN25
Revenir en haut Aller en bas



Contenu sponsorisé


Trust my rage - Loki Laufeyson. Empty
Re: Trust my rage - Loki Laufeyson.  −

Revenir en haut Aller en bas
 Revenir en haut 

 Trust my rage - Loki Laufeyson.

Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Burst into Flames :: "How do we do this?" "As a team!" :: "Who are you supposed to be?" :: Candidatures approuvées-
Sauter vers: